Après la censure de Michel Barnier, 50 nuances d’appels à la démission de Macron du côté de la gauche

POLITIQUE - Faut-il aller encore plus loin ? Au lendemain de la censure de Michel Barnier et de son gouvernement, renversés par 331 députés de gauche et d’extrême droite, la tentation est grande d’en profiter pour mettre Emmanuel Macron sous pression, lui qui est jugé responsable de la crise politique en cours par certains des votants. Un chef de l’État qui a assuré qu’il resterait en place « jusqu’à la dernière seconde », mais qui fait l’objet d’appels à la démission nombreux ces derniers jours.

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Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, à gauche notamment, plusieurs voix s’élèvent ce jeudi 5 décembre en faveur d’une élection présidentielle anticipée qui, si elle avait lieu, devrait se tenir dans un délai de 20 à 35 jours après une hypothétique démission du chef de l’État.

Les Insoumis premiers en piste

La présidente du groupe insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot, considère par exemple qu’il faut « permettre de trancher dans les urnes le destin commun ». « Dans différents sondages, 63 % des Français disent qu’ils veulent le départ d’Emmanuel Macron, a-t-elle affirmé sur LCI. Les perdants ne peuvent pas gouverner ». Échec aux européennes, dissolution ratée, nomination d’un Premier ministre issu d’un parti qui a fait 6,5 % aux élections législatives… Beaucoup voient comme elle l’échec d’Emmanuel Macron dans la chute du gouvernement de Michel Barnier. « Il ne peut plus conduire notre destinée, soutient à cet égard la députée LFI Aurélie Trouvé sur franceinfo. Il n’a pas le choix, il devra partir. Il nous met dans une situation d’impasse politique et économique, il est temps d’en sortir ».

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Les Insoumis se targuent d’avoir été les premiers à sonner l’alerte, dès cet été, sur la responsabilité du locataire de l’Élysée dans le désordre actuel, en proposant sa destitution. Ils sont désormais rejoints par des figures aussi hétéroclites que Jean-François Copé, Charles de Courson ou David Lisnard. Les proches de Jean-Luc Mélenchon se défendent toutefois de tout « hyperprésidentialisme » et assurent qu’ils proposent toujours le passage à une VIe République, plus parlementaire et dans laquelle le président de la République aurait un rôle moins central.

Le risque d’« ajouter du chaos au chaos »

Sauf qu’au sein du Nouveau Front populaire, la nécessité d’appeler au départ du chef de l’État ne fait pas l’unanimité. « Il ne faut pas ajouter du chaos au chaos », a notamment temporisé le député ex-LFI François Ruffin sur TF1, estimant que si Macron était contraint de démissionner, il devrait l’annoncer « six mois à l’avance » et ne pas le faire « de manière improvisée comme il a fait la dissolution ». « Il faut qu’on ait le temps de présenter des projets aux Français », argue l’ancien journaliste, régulièrement cité parmi les potentiels candidats à l’Élysée.

Les Écologistes, avec qui il siège à l’Assemblée depuis sa prise de distance avec Jean-Luc Mélenchon, ne sont pas non plus de fervents artisans d’une éventuelle élection anticipée. « C’est un peu la solution de facilité », débine la cheffe de groupe des Verts Cyrielle Chatelain. « On change la personne à la tête du pays et tout ira mieux ? Je ne crois pas, a-t-elle exposé sur franceinfo. J’appelle Emmanuel Macron à sortir du déni et à accepter que sa politique n’est plus voulue par les Français. »

Au Parti socialiste, le message est encore plus clair. « Je ne souhaite pas la démission, ni la destitution du chef de l’État, a expliqué sans ambages le Premier secrétaire Olivier Faure sur France Inter. Je ne cherche pas à bloquer les institutions. Il y a déjà eu la folie de la dissolution, je ne veux pas enchaîner sur la folie de la destitution. Nous sommes dans une situation où le pays a besoin de stabilité et doit être gouverné ». Une prise de distance nette avec La France insoumise puisque pour la première fois, Olivier Faure reconnaît qu’il y a « divergence » avec ses collègues du NFP.

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Charge désormais au chef de l’État d’apporter une réponse dans ce débat, lui qui a toutes les cartes en main quant à son avenir. Il doit justement prendre la parole ce jeudi à 20 heures.

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