Après le Brexit, la Chine devra revoir sa stratégie européenne

A Pékin, le 15 juin.

Ces quinze dernières années, le Royaume-Uni est devenu la première destination des investissements chinois.

Comme au Japon, les places boursières de Chine ont décroché vendredi matin à l’annonce du Brexit : le Shanghai Composite Index a perdu 1,2% ce matin lors de l’ouverture. Plus tard, à l’heure du déjeuner, c’est sur WeChat que les Chinois exprimaient leurs inquiétudes. Tout de suite, le réseau social chinois s’est enflammé, avec des dizaines de messages incrédules et des photos : cabines téléphoniques rouges, drapeau européen à 11 étoiles au lieu de 12…Fidèle à sa position de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats, Pékin avaitjeudi affirmé que la Chine respecterait, quoi qu’il arrive, «le choix fait par le peuple britannique» tout en se disant toutefois partisan d’une Union Européenne «unie, robuste et stable» et «capable de jouer un rôle significatif dans les affaires internationales». Autrement dit : une UE avec les Britanniques pour pouvoir faire contrepoids face aux Etats-Unis.

Sur le front économique, le Royaume-Uni joue un rôle central dans la diplomatie chinoise en Europe. Ces quinze dernières années, le Royaume-Uni est devenu la première destination des investissements chinois, devant l’Italie, à la deuxième place du podium, et la France : entre 2000 et 2015, la Chine y a placé plus de 15 milliards d’euros, selon le cabinet Rhodium. Des céréales Weetabix aux fameux black cabs londoniens, de nombreux symboles britanniques sont ainsi passés sous pavillon chinois. À Londres, Pékin pousse aussi l’internationalisation de sa monnaie, le renminbi, et la capitale attire également comme un aimant la quasi-totalité des investissements chinois dans l’immobilier. Dans un premier temps, le Brexit va donc surtout pousser les entreprises chinoises à remettre à plat leurs stratégies de développement en Europe. Celles-ci pourraient, comme l’a affirmé en février Wang Jianlin, l’une des plus grosses fortunes de Chine, déménager leurs quartiers (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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