Après des bras d'honneur d'Éric Dupond-Moretti à l'Assemblée, des députés demandent sa démission
Le garde des Sceaux, qui a présenté ses excuses après avoir adressé des bras d'honneur au président du groupe LR, est dans le viseur de plusieurs figures politiques comme Olivier Faure et Marine Le Pen.
Un geste d'Éric Dupond-Moretti qui fait réagir sur tous les bancs de l'Assemblée nationale. Après avoir adressé des bras d'honneur dans l'hémicycle alors que le président du groupe LR Olivier Marleix venait de rappeler sa mise en examen, le garde des Sceaux s'est finalement excusé.
"À la Première ministre de prendre ses responsabilités"
Des propos qui ne sont pas jugés suffisants par de nombreux élus, à commencer par Marine Le Pen.
"Les deux bras d’honneur adressés par le garde des Sceaux en plein hémicycle à la représentation nationale le discréditent dans les fonctions éminentes qui sont les siennes. C’est à la Première ministre maintenant de prendre ses responsabilités", a ainsi écrit la numéro 1 des députés RN sur son compte Twitter.
Mise en examen en juillet 2021
Lors des échanges sur une proposition de loi du groupe Renaissance pour une peine d'inéligibilité obligatoire contre des auteurs de violences, Olivier Marleix a rappelé plusieurs affaires concernant des membres du camp présidentiel, dont le ministre de la Justice.
L'ancien avocat a été mis en examen en juillet 2021 pour prise illégale d'intérêts par les magistrats de la Cour de la justice de la République. Ils sont chargés d'enquêter sur de possibles conflits d'intérêts avec ses anciennes activités de pénaliste, ont annoncé ses avocats.
La Cour de justice de la République (CJR) a ordonné un procès contre le ministre. Ses avocats ont formé un pourvoi en cassation.
"Une démission séance tenante"
Pour se justifier, Éric Dupond-Moretti a d'abord évoqué "le geste d’une personne qui a réagi à une accusation qu’il n’estime pas fondée et qui le dit depuis deux ans". Avant de finalement présenter ses "excuses" à Olivier Marleix tout comme à "la représentation nationale".
"Conservez un peu de dignité"
Aurélien Taché, ancien macroniste qui siège désormais avec les écologistes, a adopté de son côté un ton plus moqueur, en faisant référence à Olivier Dussopt, à la fin des débats sur les retraites. "Personne n'a craqué", avait lancé presque sans voix, le ministre du Travail, rouge de colère.
"Vous nous donnez constamment des leçons de maintien"
Même son de cloche sur les bancs de la droite. Pierre-Henri Dumont, un proche d'Aurélien Pradié qui a croisé le fer à de nombreuses reprises avec l'exécutif sur la réforme des retraites, s'est demandé si "un ministre peut rester en poste" tout "en insultant des parlementaires ?"
Du côté de La France insoumise, accusée à de nombreuses reprises par la macronie, d'avoir fait de l'Assemblée nationale "une ZAD", les réactions sont beaucoup plus mesurées.
"Vous nous donnez constamment des leçons de maintien et vous n'êtes pas capable de vous excuser lorsque vous faites de tels gestes", a déploré la présidente des députés insoumis Mathilde Panot dans l'hémicycle.
La députée LFI Danièle Simonnet est la seule à avoir appelé à sa démission. Aucune sanction ne peut être prise par le bureau de l'Assemblée nationale qui ne peut sanctionner que des députés.
Article original publié sur BFMTV.com
VIDÉO - Éric Dupond-Moretti présente ses excuses après ses deux bras d'honneur dans l'hémicycle