Publicité

Après le 49.3 sur la réforme des retraites, même ces macronistes sont amers

Ce jeudi 16 mars, la Première ministre Élisabeth Borne a déclenché le 49.3 sur la réforme des retraites, s’attirant des critiques même dans la majorité.
Ce jeudi 16 mars, la Première ministre Élisabeth Borne a déclenché le 49.3 sur la réforme des retraites, s’attirant des critiques même dans la majorité.

POLITIQUE - « Déception et colère ». Ces mots ne sont pas ceux d’un député de la NUPES ou du Rassemblement national, mais du député Renaissance Éric Bothorel. Bien que membre de la majorité présidentielle, l’élu des Côtes-d’Armor ne cache pas son regret de voir l’exécutif recourir au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites.

« Nous aurions dû aller au vote. Nous devions ça : à nos oppositions, à ceux qui jusque-là ont manifesté leur désaccord avec la réforme, toujours dans le calme et la dignité. Défaite ou victoire au vote, la démocratie aurait parlé », regrette publiquement Éric Bothorel sur Twitter.

Il n’est pas le seul sur cette ligne. L’élu de la Gironde Pascal Lavergne a lui dit « ne pas comprendre et regretter ce 49.3 ». « Un vote on le gagne ou on le perd mais on l’assume. Maintenant la balle est dans le camp de l’incertitude », écrit-il.

Même regret chez certains alliés de Renaissance. Au sein du groupe Horizons, André Villiers, un des plus réticents à la réforme, estime que « c’est un gâchis à retardement » et que « dans l’opinion publique les choses resteront très cristallisées ».

À l’AFP, l’élu MoDem Erwan Balanant raconte être sorti « sous le choc » de l’hémicycle.  « C’était une erreur de faire le 49.3 sur un texte comme ça vu l’état de notre démocratie. Il fallait aller au vote, quitte à perdre », a réagi cet élu du Finistère, en évoquant une situation « qui s’approche de la crise de régime ». « On est déçu parce qu’on voulait aller au vote, que la représentation nationale puisse s’exprimer », a-t-il ensuite ajouté au micro de LCP, aux côtés de son collègue Bruno Milienne. Un avis que partage Philippe Vigier, qui déplore un « énorme gâchis ».

Le 49.3, la faute des LR ?

Les élus centristes ont cependant renvoyé la responsabilité du 49.3 au camp des Républicains qualifié «d’opportunistes ». Bruno Millienne y a ainsi vu une stratégie de la droite qui « préfère le 49.3 parce qu’ils n’auront pas besoin d’exprimer leur vote et comme ça, ils sauvent ceux qui sont contre, alors qu’ils ont soutenu la retraite à 65 ans pendant deux présidentielles. »

« Beaucoup de LR » voulaient voter contre la réforme « uniquement en opposition à Emmanuel Macron », renchérit Philippe Vigier.

Cet argument est repris par une grande partie des élus Renaissance pour justifier le choix de l’exécutif. À la tribune de l’Assemblée pour déclencher le 49.3, Élisabeth Borne a estimé que « si chacun votait selon sa conscience et en cohérence avec ses prises de position passées, nous n’en serions pas là ».

Mais le président de la droite a balayé les critiques, estimant que « le vote était possible ». Le 49.3, « c’est le choix du gouvernement. Le groupe LR portait une majorité en faveur de la réforme, certes modeste mais une majorité » a assuré Éric Ciotti, tout en admettant des « positions différentes ». Néanmoins, « j’ai personnellement pris mes responsabilités en souhaitant l’adoption de cette réforme », fait-il valoir en réponse aux critiques.

À voir également sur Le HuffPost :

Réforme des retraites : après le 49.3, les syndicats ripostent déjà sur le pavé

Après son 49.3 à l’Assemblée nationale, Élisabeth Borne au 20H de TF1 ce jeudi