Appels à l’exemplarité pour l’ouverture de la campagne des législatives au Sénégal

Le top départ de la campagne pour les élections législatives au Sénégal a été donné le 10 juillet dernier, soit le lendemain de la fête de Tabaski [nom donné en Afrique de l’Ouest à l’Aïd El-Adha, qui est la plus importante des fêtes musulmanes].

Les appétissants morceaux de viande de mouton [à cette occasion, un mouton est sacrifié en souvenir de la foi d’Ibrahim, ou Abraham] n’ont donc pas eu le temps d’être digérés totalement par les Sénégalais et les Sénégalaises, que ces derniers sont invités à prendre part à la campagne en vue des législatives du 31 juillet prochain.

Les candidats ont trois semaines pour convaincre les électeurs et les électrices de leur accorder leurs suffrages. Sont en jeu 165 sièges de députés. Ce scrutin, le dernier avant la présidentielle de [février] 2024, verra la participation de huit listes politiques, dont celles des principales coalitions de l’opposition.

Les Sénégalais, légitimement, peuvent donc pousser un ouf de soulagement. Car la non-validation, par le Conseil constitutionnel, de la liste des titulaires de l’entente d’opposition Yewwi Askan Wi [“Libérons le peuple”, en wolof], conduite par Ousmane Sonko [député à l’Assemblée nationale et maire de la ville de Ziguinchor], avait laissé craindre la non-tenue du scrutin. Après avoir battu le pavé et organisé des concerts de casseroles pour protester contre la disqualification de son champion, l’opposition a finalement décidé de prendre part au scrutin.

2024 en point d’interrogation

L’objectif affiché de Yewwi Askan Wi est de contraindre [le président sénégalais] Macky Sall à une cohabitation. Pour y arriver, la coalition d’Ousmane Sonko envisage une alliance avec Wallu Sénégal [“Sauver le Sénégal”, en wolof], constituée autour du Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ancien président Abdoulaye Wade [président de 2000 à 2012].

Cette campagne ne manque donc pas d’enjeux. La coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar [“Unis par l’espoir”, union gouvernementale sortante soutenant le président en exercice, Macky Sall, elle est constituée notamment de l’Alliance pour la République (APR), parti du chef de l’État, de l’Alliance des forces de progrès (AFP) et du Parti socialiste (PS)], tout comme les deux principales unions de l’opposition, ont des raisons objectives de s’investir, corps et âme, dans ce scrutin dont les résultats peuvent permettre de présager de l’issue de la présidentielle de 2024.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :