Appel rejeté pour Jimmy Lai et 6 autres militants prodémocratie, qui restent en prison
Ce sont les derniers clous enfoncés dans le cercueil de la démocratie à Hong Kong. “Le magnat des médias Jimmy Lai Chee-ying, emprisonné, et six anciens députés de l’opposition ont perdu un dernier appel concernant leurs condamnations pour avoir participé à une marche illégale lors des manifestations antigouvernementales de 2019”, annonce, prudent, le South China Morning Post.
Jimmy Lai, magnat de la presse et fondateur, entre autres, du quotidien Apple Daily, depuis fermé par les autorités, est devenu une figure de proue du mouvement prodémocratique né de l’opposition à une loi d’extradition vers la Chine continentale en 2019.
En Chine, d’ailleurs, l’ensemble des médias, tenus à une censure stricte sur ce genre de questions, se contente de quelques lignes pour relayer cette information, à l’instar du Xinjing Bao (“Nouveau journal de Pékin”) : les sept militants prodémocratiques deviennent “sept perturbateurs anti-Chine à Hong Kong” ayant “commis le crime d’avoir organisé sans autorisation le rassemblement dit ‘de flux aquatique’, et d’y avoir participé, au parc Victoria, le 18 août 2019”.
“Soyez comme l’eau”
Ce rassemblement “aquatique” consistait, pour les participants, à “entrer et à sortir du parc de manière dynamique pour déjouer l’interdiction de rassemblement” qui avait été prononcée par les autorités administratives du territoire, explique le site indépendant Hong Kong Free Press, dernier bastion d’une information libre dans le territoire. Les manifestants avaient alors repris à leur compte le mot d’ordre énoncé en son temps par l’acteur Bruce Lee pour décrire son approche du kung-fu : “Be water” (“Soyez comme l’eau”).
C’était une “ruse visant à contourner l’absence d’autorisation de la part de la police”, a répondu le tribunal hongkongais, selon le quotidien singapourien Lianhe Zaobao, très lu à Pékin. Les avocats des sept prévenus avaient invoqué “un manque de proportionnalité dans les peines prononcées”, de huit à dix-huit mois de prison, et leur possible inconstitutionnalité au regard du droit de réunion normalement garanti par la mini-Constitution de Hong Kong, territoire dit “semi-autonome” de Chine.
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