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Les Etats-Unis pour une nouvelle ère de coopération au Proche-Orient

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo (photo) a souhaité jeudi "une nouvelle ère de coopération" pour relever les défis au Proche-Orient, citant notamment les dossiers iranien, syrien, yéménite et israélo-palestinien. /Photo prise le 12 février 2019/REUTERS/Kacper Pempel

VARSOVIE (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a souhaité jeudi "une nouvelle ère de coopération" pour relever les défis au Proche-Orient, citant notamment les dossiers iranien, syrien, yéménite et israélo-palestinien.

"Les Etats-Unis souhaitent une nouvelle ère de coopération entre tous nos pays pour faire face à ces problèmes", a-t-il déclaré lors d'une conférence internationale organisée à Varsovie, en présence de ministres des Affaires étrangères et de responsables de plus de 60 pays.

L'absence des ministres des Affaires étrangères français et allemand souligne les tensions grandissantes entre l'UE et les Etats-Unis depuis le retrait américain de l'accord sur le programme nucléaire iranien et le rétablissement des sanctions américaines contre Téhéran.

Dans son intervention, Mike Pompeo s'est gardé de critiquer directement l'Iran mais a cité l'attitude de ce pays comme l'un des défis posés dans la région.

"Les problèmes de la région ne pourront pas se résoudre d'eux-mêmes. Nous devons unir nos efforts pour assurer la sécurité. Aucun pays ne peut se permettre de rester à l'écart."

Des alliés européens de Washington ont dit craindre que ce sommet ne se transforme en une réunion "anti-Iran". La République islamique, pour sa part, voit dans cette conférence, qui réunit notamment Israël et les pays du Golfe, un "pathétique numéro de cirque" de la propagande des Etats-Unis contre l'Iran.

Auparavant, lors d'une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Mike Pompeo avait jugé que la paix et la stabilité ne pourraient régner au Proche-Orient tant que le défi posé par l'Iran n'aura pas été relevé.

Netanyahu, pour sa part, a salué ce sommet comme un "tournant historique" face à la menace iranienne.

Invité à s'exprimer à cette conférence, le vice-président américain, Mike Pence, a appelé les pays européens à renoncer à leur tour à l'accord conclu en 2015 sur le programme nucléaire iranien et à rétablir les sanctions contre la République islamique comme les Etats-Unis l'ont fait.

"Malheureusement, certains de nos partenaires européens n'ont pas été très coopératifs. En fait, ils ont conduit les efforts visant à créer des mécanismes pour contourner nos sanctions", a-t-il déclaré.

"C'est une stratégie malavisée qui n'aura d'autre conséquence que le renforcement de l'Iran, l'affaiblissement de l'Union européenne et creusera le fossé entre l'Europe et les Etats-Unis", a-t-il dit.

Berlin, Paris et Londres ont annoncé la semaine dernière avoir mis en place un mécanisme de paiement européen destiné à permettre la poursuite des transactions commerciales entre l'Union européenne et l'Iran en dépit du rétablissement des sanctions américaines.

(Lesley Wroughton, Alicja Ptak et Marcin Goclowski; Jean Terzian et Guy Kerivel pour le service français)