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Antonio Ledezma : «Je n’ai pas fui le Venezuela, je me suis libéré»

Antonio Ledezma, le 20 novembre à Madrid.

Après avoir quitté clandestinement son pays où il était en résidence surveillée, l'un des chefs de l'opposition organise depuis l'Espagne la résistance au régime de Nicolás Maduro.

Grand, bienséant, affable, bien charpenté, une faconde pagnolesque s’il était provençal et non latino-américain, l’homme en impose. Au cœur de Madrid, Antonio Ledezma se veut être un De Gaulle d’une patrie dont les actuels dirigeants seraient des félons ; une version contemporaine des «Français parlent aux Français», façon vénézuélienne. Sa harangue à lui n’est pas destinée à une radio clandestine, mais à un parterre de compatriotes et de personnalités espagnoles, sous l’œil de nombreux médias, le 20 novembre. A 62 ans, l’ancien maire de Caracas ayant fui son pays malgré les embûches tendues par les autorités vénézuéliennes se veut l’espérance d’une «nation qui court à sa perte, au bord de la banqueroute économique et sociale […], une tyrannie qui ne se trouve pas au bord de l’abîme mais dans l’abîme même».

Arrêté sans mandat

Quoi qu’il dise, Antonio Ledezma est un homme politique en cavale. A la mi- novembre, placé en résidence surveillée à son domicile de Caracas, il a fui de chez lui, au nez et à la barbe des sbires du président Nicolás Maduro, pour embarquer dans une voiture et tracer vers la frontière colombienne. Cette «évasion», ou «libération» selon ses termes, s’est produite à la faveur d’une routine peu attentive qui accompagne inévitablement les surveillances de long cours : en 2015, les forces de l’ordre bolivariennes se sont emparées de lui, sans mandat, l’accusant de «conspiration» contre le régime de Maduro, et «d’association de malfaiteurs». Depuis lors, deux fois par jour, à 8 heures et à 20 heures, des policiers se rendaient à son domicile pour le photographier et prendre ses empreintes digitales, histoire de s’assurer qu’il ne bougeait pas de ses pénates.

Mais, selon un plan «dessiné depuis pas mal de temps», il prend cette matinée-là la poudre d’escampette : (...)

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