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Antoine Vauchez: «La BCE, la Commission et la Cour de justice doivent s’ouvrir au débat public»

Alexis Tsipras (à gauche), à Bruxelles le 12 juillet.

Selon le sociologue Antoine Vauchez, ces trois institutions dites indépendantes cantonnent les choix politiques de l’Union européenne à l’application d’un certain nombre de règles qui deviennent indiscutables. Comme si le politique et les démocraties devaient se plier sans discuter et sans que l’on prenne en compte le contexte, les spécificités, les conditions particulières. Et quand un référendum survient…

Depuis des mois, l’Europe semble gouvernée en fonction de règles économiques qui s’imposent aux citoyens, aux élus et aux nations, sans qu’il soit possible de les remettre en cause. Antoine Vauchez, sociologue, directeur de recherches au CNRS et spécialiste de l’Europe, analyse ce qui apparaît comme une impossibilité de remettre la démocratie au cœur de l’Union européenne.

La crise grecque semble souligner jusqu’à la caricature la prééminence de l’économique sur le politique au sein de l’Union européenne ?

Le projet européen initial, celui du projet de Rome en 1957, était aussi un projet politique et pas simplement un ensemble de règles communes pour unifier un espace économique et monétaire. Aujourd’hui, en revanche, s’il y a un gouvernement européen, c’est d’abord autour des trois «indépendantes», la Cour européenne, la Commission de Bruxelles et la Banque centrale européenne, la BCE, qui font concrètement exister le marché unique et la zone euro. Ce sont ces trois institutions qui ont construit la capacité politique de l’Europe, mais toujours en revendiquant de se tenir à distance des idéologies partisanes et des diplomaties vues comme porteuses des «égoïsmes nationaux». Il y a là un biais fondamental de l’Union : à chaque fois que l’on veut faire exister un «intérêt général» européen, on le place entre les mains d’une institution indépendante, à bonne distance du champ de la politique. Et la crise de l’euro n’a fait qu’approfondir ce sillon. Dans cette écono-politique européenne, les membres des Parlements, européens ou nationaux, n’ont qu’un rôle second : (...)

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