Antisémitisme: le recteur de la Grande mosquée de Paris appelle à ne pas faire "d'amalgame" avec les musulmans

Au sortir d'une réunion entre Emmanuel Macron et les représentants du culte à l'Élysée, initiée par le président "dans le prolongement de l’appel à l’unité de la Nation et la fraternité qu’il a lancé dans sa lettre aux Français" et alors que les actes antisémites sont en forte hausse depuis l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, appelle une nouvelle fois ce lundi à ne pas faire "d'amalgame" avec les musulmans.

"Émotion"

Lors de l'entrevue avec le président de la République, "j'ai rappelé que nous sommes dans un moment extrêmement difficile où l’émotion, malheureusement, prime souvent sur le reste", explique Chems-Eddine Hafiz, avant d'ajouter:

"Aujourd’hui, il ne faut pas que ce mois soit celui de l’amalgame entre musulmans, terroristes, etc."

Le recteur de la Grande mosquée de Paris déplore une "vraie confusion" dans la distinction entre islamisme et islam, regrettant un "déchaînement de déclarations contre les musulmans". Lors de la réunion, "j’ai assené avec énormément de force que l’islam et les musulmans ne peuvent pas être antisémites. Et que l’antisémitisme ne passera pas par les mosquées de France", explique-t-il.

Absent lors des marches de ce dimanche contre l'antisémitisme, qui ont rassemblé plus de 182.000 personnes en France, Chems-Eddine Hafiz dit ne pas avoir de "leçons à recevoir dans la lutte contre l'antisémitisme". "Au lieu de faire de cette manifestation une lutte contre l'antisémitisme, il aurait fallu faire une lutte contre le racisme", indique-t-il pour justifier son absence.

"Apaisement"

La Conférence des représentants des cultes en France (CRCF) avait plaidé vendredi, dans un communiqué, pour "l’apaisement". "Nous appelons nos concitoyens, croyants ou non, à préserver et cultiver les relations fraternelles qui lient les uns aux autres dans le respect et l’attention mutuelle", est-il écrit.

La CRF appelle également à "rejeter fermement tout antisémitisme, tout racisme, tout mépris ou discours de haine et de mort ; à rechercher inlassablement la vérité et la justice en vue de la paix. Nous nous engageons à agir toujours en ce sens". La CRCF regroupe des représentants du bouddhisme, des Églises chrétiennes (catholique, orthodoxe et protestante), de l'islam et du judaïsme.

Article original publié sur BFMTV.com