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Anticor: «Il faut mettre le FN face à ses contradictions»

Marine Le Pen à Rennes, le 17 septembre.

A l'occasion des régionales, l'ONG permettra pour la première fois aux candidats du FN de signer sa «charte éthique». Les explications de son président, Jean-Christophe Picard.

Renoncement au cumul des mandats, respect de l’opposition, protection des «lanceurs d’alertes»… En vue des régionales, comme à chaque élection, l’association Anticor soumet aux candidats une charte visant à moraliser la vie publique. Cette année, pour la première fois, le texte sera ouvert à la signature des candidats du Front national, avec lesquels l’ONG refusait jusqu’alors de travailler. Son président Jean-Christophe Picard s’explique.

Pourquoi avoir décidé d’ouvrir votre charte aux candidats du FN ?

Jusqu’à une époque récente, les déclarations de Jean-Marie Le Pen nous semblaient trop excessives et provocantes pour permettre un travail serein avec son parti. Aujourd’hui, on ne peut pas faire semblant de considérer que le FN n’a pas changé. L’éviction de Jean-Marie Le Pen, même si elle n’est pas suffisante, est un symbole. Il faut d’ailleurs noter que nous étions la seule association à continuer d’exclure ce parti: Transparency International, par exemple, propose aussi aux candidats, y compris frontistes, de prendre une série d’engagements.

Quelles ont été les réactions à votre décision?

Il paraît que nous normalisons le FN. Franchement, il s’est normalisé sans nous: il a des élus partout aujourd’hui. On entend encore des choses dérangeantes au FN, mais désormais, on les entend aussi dans d’autres partis. L’étiquette n’est donc plus un marqueur suffisant pour savoir si un candidat est sincèrement républicain ou pas. C’est pourquoi nous continuerons de fermer notre charte à certains candidats, FN ou pas, en cas d’actes ou de propos répréhensibles. Mais nous ne nous baserons plus seulement sur leur couleur politique.

Sur les réseaux sociaux, on dit aussi que nous nous sommes dévoyés, alors que nous aurions été créés en réaction contre le FN. C’est faux: nous existons contre ce qui (...)

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