Anticholestérol, sommeil, détox : attention aux promesses de certains aliments

L’association dénonce des produits malsains qui – même s’ils sont enrichis en vitamines – sont très riches en sucres. (Getty Images/EyeEm)

L'association 60 Millions de consommateurs pointe des allégations de santé exagérées ou contournées. Que se cache-t-il derrière l'étiquette ?

Entre un jus de fruit vantant des bienfaits antioxydants et un autre qui ne l’affiche pas, le choix est souvent vite fait pour le consommateur. Pourtant, les allégations inscrites sur les produits ne reflètent pas toujours la réalité. 60 Millions de consommateurs (article abonnés) a mené l’enquête concernant ces promesses qui tanguent dangereusement vers le mensonge dans certains cas.

"La plupart sont bâties sur du vent", résume Camille Dorioz, de l’association Foodwatch. Mais si les mentions font leur effet auprès des consommateurs, il s’agit souvent d’allégations exagérées. "Il est interdit de modifier ou de tronquer les allégations de santé, qui sont inscrites sur une liste officielle au niveau européen. Et si un terme est mis en avant sur l’emballage (système immunitaire, cholestérol, cardio, etc.), l’allégation à laquelle il renvoie doit être lisible à proximité", rappelle 60 Millions de Consommateurs.

Attention aux noms trop suggestifs

Tout d’abord, l’association pointe des produits malsains qui – même s’ils sont enrichis en vitamines – sont très riches en sucres. Par exemple, 60 Millions de Consommateurs prend l’exemple d’un paquet de céréales qui mentionne comme premier ingrédient le blé complet. Pourtant, ce produit contient seulement 27% de blé complet et 5 grammes de fibres pour une portion de 100 grammes, contre environ 25 grammes de sucres pour 100 grammes.

Dans son enquête, l’association met en évidence l’existence de noms trop suggestifs. Céréales fitness, thé minceur, autant d’allégations qui font croire aux consommateurs l’existence de bienfaits qui ne sont pas toujours vérifiés. "Pourtant, même ces noms sont considérés comme des allégations de santé et doivent être accompagnés de l’une des formules listées dans le règlement européen", rappelle 60 Millions de Consommateurs.

Une liste d'allégations

L’association précise que les allégations thérapeutiques sont formellement interdites. Pas question donc normalement de suggérer que certains produits sont capables de guérir ou prévenir une maladie. "Un interdit qui est allègrement franchi soit dans les noms de certains produits, soit dans les descriptions qu’on en fait, notamment sur Internet. Non, une infusion Nuit tranquille ne lutte pas contre l’insomnie, la Joie de vivre ne peut rien contre la dépression, et le curcuma ne soigne pas les infections bactériennes", assure l’association.

Aujourd'hui, les seules allégations autorisées sont celles inscrites dans une liste préexistante d’affirmations dont la solidité scientifique a été validée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments. S'il est possible pour les industriels de demander à enrichir cette liste, la procédure est longue : "Le problème, c’est que plus de 2 000 dossiers sont en attente de validation. Or quand un industriel a déposé un dossier, il peut utiliser l’allégation tant qu’il n’a pas de réponse !", pointe Camille Dorioz.

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