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#Anti2010: un rapport du Sénat appelle à une mobilisation contre le harcèlement à l'école

Sur les 12 millions d'élèves qui ont repris début septembre le chemin de l’école, 700.000 d’entre eux pourraient être victime de harcèlement - Martin BUREAU © 2019 AFP
Sur les 12 millions d'élèves qui ont repris début septembre le chemin de l’école, 700.000 d’entre eux pourraient être victime de harcèlement - Martin BUREAU © 2019 AFP

Le phénomène a été remis en lumière ces dernières semaines avec l'émergence du hashtag #Anti2010 sur TikTok, et les appels au dénigrement des élèves nés en 2010. Un rapport parlementaire, présenté ce jeudi au Sénat, a émis 35 recommandations concrètes pour mieux prévenir, détecter et traiter le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement.

"Chacun doit bien mesurer le drame, individuel et collectif, que le harcèlement scolaire, surtout lorsqu'il est démultiplié par les réseaux sociaux, représente aujourd'hui pour notre société", souligne ce rapport de la mission d'information sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement au Sénat.

Pour la sénatrice de Seine-et-Marne Colette Mélot (Indépendants), rapporteure de la mission, "il y a du harcèlement dans tous les milieux, dans toutes les régions, dans tous les établissements". "Cela existe partout, puisqu'il y a un élève sur dix qui en est victime. Et les sanctions ne sont pas à la hauteur de ce qui se passe", a-t-elle estimé lors d'une conférence de presse.

"La formation à l'empathie et à la bienveillance"

Face à ce problème, le rapport fait 35 propositions pour "poursuivre et amplifier la politique définie il y a dix ans et continuée depuis", estimant que ce "phénomène complexe et global" nécessite "une implication de toute la société".

Parmi ces recommandations, il préconise de "prévoir dans chaque établissement dès la rentrée scolaire la distribution d'un 'flyer' présentant le droit existant, les numéros d'aide et les sanctions encourues" ou de "renforcer la formation des élèves au numérique et aux bons usages des réseaux sociaux".

Pour permettre de détecter rapidement les situations de harcèlement, le rapport recommande d'"intégrer dès la formation initiale des enseignants (...) la formation à l'empathie et à la bienveillance ainsi qu'au repérage des situations de harcèlement", ou de "mettre en place un protocole d'écoute et de transmission d'information entre tous les adultes présents dans un établissement scolaire".

Enfin, il appelle à "faire remonter systématiquement tout fait de harcèlement", à "rendre plus simple pour la victime le dépôt de plainte pour cyberharcèlement", à "faire de la lutte contre le harcèlement et le cyber-harcèlement scolaires la grande cause nationale 2022/2023" ou à "faire de la lutte contre le cyberharcèlement l'une des priorités de la présidence française de l'Union européenne à partir de janvier 2022".

Dans le cadre de cette présidence française de l'UE, "nous voulons que soit consacrée l'idée d'une obligation pour les plateformes en ligne de faire cesser dans les meilleurs délais tout fait qui leur aura été signalé et sera avéré", souligne le rapport.

Article original publié sur BFMTV.com