Anniversaire. En Algérie, un “raz-de-marée” dans les rues de Kherrata pour les deux ans du Hirak

Le 16 février 2019, une marche dans la ville de Kabylie lançait un mouvement sans précédent, le Hirak, qui a conduit à la chute d’Abdelaziz Bouteflika. Ces derniers mois, les manifestations ont été suspendues à cause du Covid-19. Mais deux ans après le début de ce soulèvement, les protestataires ont tenu à faire savoir que leur détermination était intacte. Tout sur l’Algérie s’est rendu à Kherrata.

Ils étaient tous là pour célébrer l’“an II” du Hirak. Militants, hommes politiques, journalistes, avocats et citoyens anonymes ont convergé ce mardi 16 février vers la ville de Kherrata, dans la wilaya de Béjaïa [“préfecture” de Bejaïa, en Kabylie], pour participer à la commémoration de ce qui est considéré comme le point de départ du Hirak : la grande marche de Kherrata du 16 février 2019.

Pour beaucoup, c’est ici que tout a commencé. Ce jour-là, l’immense portrait de Bouteflika qui couvrait la façade de l’APC [Assemblée populaire communale, équivalent de la mairie], comme c’est le cas dans beaucoup de mairies à travers le pays, avait été arraché et piétiné.

L’image était très forte, très symbolique, mais la marche de Kherrata, par son ampleur – la première grande marche contre le cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika – l’était tout autant, parce qu’elle brisait l’interdiction de manifester en vigueur depuis plusieurs années et donnait le signal d’un mouvement pacifique et déterminé qui émerveillera le monde. La ville a aussi une charge symbolique en ayant été l’un des théâtres des massacres du 8 mai 1945 qui, pour beaucoup d’historiens, sont un des éléments déclencheurs de la guerre de libération nationale neuf ans plus tard.

Les rues de la ville n’ont pas dormi

Depuis quelques jours, la grande question était surtout de savoir si les marches, suspendues au printemps dernier pour cause de crise sanitaire liée au Covid-19, après plus de cinquante

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