Anne Hidalgo, portrait d’une affranchie

Serge Raffy, journaliste à L’Obs signe une biographie* de la maire de Paris et candidate à l’Elysée très fouillée. L’auteur est retourné en Espagne à Lyon, rencontré ses deux maris. Instructif pour comprendre les ressorts d’une femme dont l’ambition vient de loin.

Ne vous fiez pas à ses sourires, ni à son petit ton mièvre, c’est une guerrière. Dans « Anne Hidalgo, une ambition qui vient de loin », (Bouquins) Serge Raffy retrace l’ascension de la maire de Paris qui se rêve aujourd’hui « maire de France ».

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L’iconoclaste plume du Nouvel Observateur, biographe de Jospin et Hollande, romancier hispanophile et chanteur à ses heures perdues, ne nie pas une certaine « empathie » avec son sujet. Il sillonne l’enfance, entre les HLM de la Duchère où les parents Hidalgo s’exilèrent à la fin des années 50, et Cadix, l’éden familial. Jeunesse sans le sou mais pleine d’amour, l’école comme boussole, catéchisme, handball à haute dose puis les booms, la découverte de Beauvoir, le militantisme et l’émancipation toute sa vie… « Anne » n’a cessé de s’affranchir du PS, de ses mentors, Martine Aubry, Bertrand Delanoë, de François Hollande (la folle rumeur de leur fils caché donna lieu à un psychodrame avec Ségolène Royal savoureusement conté).

Son cœur est à gauche, « tatoué au social », mais capable de radier, ruser, séduire les milliardaires, comploter avec Sarkozy, drôle de dame entre « la petite sœur des pauvres » et « Cruella ». Raffy a trouvé des clefs en rencontrant ses maris, qui l’ont toujours soutenue, sans craindre d’être au foyer avec les enfants ; le premier, un ex-camarade socialiste ressemblait à Julien Clerc, l’actuel, Jean-Marie Germain, brillant polytechnicien, député frondeur jusqu’en 2017, aussi anti-macronien qu’elle, est surnommé « la Banquise ». C’est lui qui l’aurait in fine convaincu de se lancer dans la course élyséenne, contraignant ainsi leur fils à renoncer à s’inscrire à Koh-Lanta. Cette aventure-là est pourtant moins(...)


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