Anne Hidalgo pas candidate : Rémi Féraud, Yannick Jadot, Rachida Dati... Qui sont les prétendants à la succession de la maire de Paris ?
La maire socialiste de Paris a annoncé au Monde qu’elle ne briguerait pas un troisième mandat. Les candidats pour la remplacer se bousculent au portillon.
Elle ne battra pas le record de longévité à la tête de la mairie de Paris. Après les longs sièges de Jacques Chirac (18 ans) et Bertrand Delanoë (13 ans) – entrecoupés d’un bref passage de Jean Tiberi – Anne Hidalgo ne briguera pas un troisième mandat dans la capitale.
La maire socialiste a fait son annonce dans une interview publiée par Le Monde ce mardi 26 novembre. Mais celle qui siège à l’Hôtel de Ville depuis 2014, après une réélection en 2020, dit vouloir continuer à faire de la politique en 2026, au terme de son mandat parisien.
"C’est une décision que j’ai prise depuis longtemps. Je me suis toujours inscrite dans l’idée que deux mandats étaient suffisants pour mener à bien de profonds changements."
Derrière elle, plusieurs candidats se pressent, en particulier à gauche, avec Rémi Féraud, Yannick Jadot, Emmanuel Grégoire. À droite de l’échiquier politique, Rachida Dati attend elle aussi son heure. On fait le point sur les prétendants.
Emmanuel Grégoire, le candidat qui n’a pas attendu de se présenter
Il y a une semaine, le socialiste Emmanuel Grégoire annonçait déjà au Parisien sa candidature aux municipales de 2026. "Je veux être le maire de la réconciliation des Parisiens", clamait le député socialiste de 46 ans. Il devient ainsi le premier candidat officiel à s’être jeté dans la bataille, avant même l’annonce du retrait d’Anne Hidalgo.
Emmanuel Grégoire s’est brouillé avec celle-ci, dont il était pourtant le premier adjoint jusqu’en juillet 2024, et ce pendant six ans. Proche d’Olivier Faure, ayant grandi en Charente-Maritime, il a également été l’ancien conseiller de Jean-Marc Ayrault à Matignon. Cet été, il a donc rejoint l’Assemblée nationale après sa victoire aux législatives dans la 7ème circonscription de Paris.
"Il a fait choix de partir à l’Assemblée nationale pour porter le combat contre l’extrême droite (…) On ne peut pas être candidat à tout", a commenté dans Le Monde Anne Hidalgo au sujet de son ex-dauphin en disgrâce.
Rémi Féraud, le fidèle soutenu par Anne Hidalgo
Il est l’un des plus anciens fidèles de la patronne de l’Hôtel de Ville et c’est bien lui qu’Anne Hidalgo compte soutenir à sa propre succession dans deux ans.
"Je le connais bien, je l’apprécie depuis très longtemps a-t-elle rapporté au Monde. il est celui qui va pouvoir porter notre histoire et réinventer un avenir pour Paris. Il a la solidité, le sérieux et la capacité de rassemblement nécessaires".
Rémi Féraud a été maire du 10ème arrondissement de Paris de 2008 à 2017. Socialiste de longue date, depuis qu’il a rejoint le Mouvement des jeunes socialistes en 1993, il préside le groupe du PS au conseil de Paris depuis dix ans.
Le sénateur versaillais a déjà confessé "se préparer" pour sa future candidature ; il ajoute auprès du Monde qu’il ne faut "surtout pas une candidature de rupture". Maintenant que le feu vert est donné par sa cheffe, ce n’est plus qu’une question de temps.
Yannick Jadot et Ian Brossat, les intéressés dithyrambiques
Ils ne tarissent pas d’éloges sur la Ville Lumière. À seize mois du scrutin des municipales, le sénateur écologiste Yannick Jadot commente, quand on l'interroge : "Maire de Paris, c’est un magnifique mandat". Chez les Verts, le candidat déçu de la présidentielle de 2022 pourrait bien affronter David Belliard s’il voulait remporter le fauteuil de maire de Paris.
Le sénateur communiste Ian Brossat, ex-adjoint au logement, s’est quant à lui dit "disponible" pour briguer le poste d’Anne Hidalgo. Il y a quelques jours, il confessait au Visiteur du soir : "Le plus beau mandat, pour l'avoir observé de près, je dirais que c'est maire de Paris". Le coprésident du groupe communiste au Conseil de Paris a assuré préférer que des primaires soient organisées.
Rachida Dati, un poste convoité depuis dix ans
Ce bal des prétendants, Rachida Dati le connaît depuis une décennie. Celle qui convoite de longue date le poste d’Anne Hidalgo ne devrait donc pas changer d’objectif pour 2026. Maire du 7ème arrondissement depuis 2008, ministre de la Culture depuis moins d’un an, elle représente la principale force de droite à vouloir conquérir l’Hôtel de ville.
Malgré sa défaite aux municipales de 2020, l’ambitieuse ministre critique Anne Hidalgo depuis ses débuts comme maire en 2014 ; elle n’a jamais tari de reproches sur la gestion de la sécurité, du logement, des transports ou de la fiscalité de sa rivale.
L’ex-protégée de Nicolas Sarkozy devra néanmoins affronter des obstacles : son mandat au gouvernement l’éloigne des dossiers parisiens et elle est encore visée par un procès pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire Carlos Ghosn, en attendant que l’affaire soit renvoyée devant le tribunal correctionnel.
Gabriel Attal, le non-candidat populaire dans les sondages
Il n'a jamais prétendu vouloir ce poste, mais il est populaire. Selon un récent sondage Ipsos-Le Parisien, l’ancien Premier ministre macroniste Gabriel Attal ferait un bon maire de Paris pour 42 % des sondés, devant Rachida Dati (39 %) et Anne Hidalgo, qui s’est depuis retirée de l’équation.
En attendant que la vraie bataille commence, il reste encore de multiples projets à achever pour la maire actuelle, dont le mandat se termine en mars 2026. "Je serai maire jusqu’au dernier jour, avec la même énergie que depuis le début", a assuré celle qui a encore pour objectif de "gérer la question du crack", notamment dans le 19ème arrondissement de Paris, et d’améliorer la propreté de la ville avant son départ.