Ankara annonce la mort de 54 séparatistes kurdes en trois jours
ISTANBUL (Reuters) - Cinquante-quatre séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été tués en trois jours d'opération des forces de sécurité dans deux villes du sud-est de la Turquie, Cizre et Silopi, rapporte vendredi l'agence de presse Anatolie. Les deux villes, situées près de la frontière syrienne, ont été placées sous couvre-feu lundi soir lors du déclenchement de l'offensive des forces de sécurité à laquelle participent 10.000 soldats et policiers appuyés par des blindés, selon les médias turcs. A Diyarbakir, principale ville du Sud-Est, plusieurs milliers de manifestants prokurdes protestant contre cette opération ont été dispersés à coups de canons à eau et de gaz lacrymogène par les forces de police. Lors d'une conférence de presse dans la ville, l'un des dirigeants du Parti démocratique des peuples (gauche, prokurde) Selahattin Demirtas, a appelé à la "résistance" contre cette offensive. Jeudi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a juré que les séparatistes seraient "anéantis". "Vous serez anéantis dans vos maisons, vos immeubles, les tranchées que vous avez creusées", a-t-il dit. "Nos forces de sécurité vont poursuivre leur combat jusque ce tout soit complètement nettoyé." L'armée turque lance régulièrement des opérations dans les villes de la région, où la guérilla du PKK, autrefois cantonnée aux zones rurales, est plus active depuis que la trêve avec Ankara a volé en éclats en juillet dernier. Le conflit séparatiste kurde en Turquie, qui a débuté en 1984, a fait plus de 40.000 morts. (Daren Butler, avec Seyhmus Cakan à Diyarbakir; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)