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Les animaux vivent dans leur bulle

“Comment les animaux appréhendent le monde”, titre le magazine américain The Atlantic en une de son numéro de juillet-août. À l’image de cette chouette capable de s’orienter dans l’obscurité, grâce à une sorte d’“antenne parabolique” de plumes qui amplifie les sons et les dirige vers ses conduits auditifs, de nombreux animaux perçoivent leur environnement autrement, grâce à des capacités sensorielles qui leur sont propres. Certains envoient même des signaux, comme les chauve-souris, qui émettent des ultrasons pour en écouter l’écho et se repérer.

“Chaque animal est prisonnier de sa bulle sensorielle, ne percevant qu’une toute petite portion d’un monde immense”, résume le journaliste Ed Wong dans le long article qui fait la une.

Il existe un mot merveilleux pour désigner cette bulle sensorielle : ‘Umwelt”.”

Umwelt, “l’environnement” en allemand, a été repris par le zoologue Jakob von Uexküll en 1909 pour parler spécifiquement de “la partie de son environnement dont un animal peut faire l’expérience avec ses sens”, explique The Atlantic.

“Pollution sensorielle”

“Les humains, toutefois, possèdent la capacité unique de comprendre les Umwelten d’autres espèces”, poursuit le magazine. Et de se rendre compte ainsi à quel point “nous avons radicalement refaçonné ces mondes”. En effet, nous, humains, “avons rempli le silence de bruit et la nuit de lumière. Ce phénomène souvent ignoré est appelé pollution sensorielle : des stimuli créés par l’homme qui interfèrent avec les sens d’autres espèces.”

Les conséquences peuvent être dévastatrices pour certains animaux. Par exemple, une installation artistique à New York en mémoire du 11 septembre 2001, comprenant deux faisceaux de lumière bleue intense, détournerait de leur migration automnale plus d’un million d’oiseaux. Or “les migrations sont des entreprises épuisantes qui conduisent les oiseaux jusqu’à leurs limites physiologiques. Même un détour d’une nuit peut réduire leurs réserves d’énergie de manière fatale.”

Certaines espèces peuvent s’adapter à cette pollution sensorielle. Mais elles n’en ont pas toujours le temps ou la possibilité. “Notre influence n’est pas intrinsèquement destructrice, concède The Atlantic, mais elle tend souvent à l’homogénéisation.”

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