ANI, la principale agence de presse d'Inde accusée de désinformation par une ONG
Nouvelle polémique sur la liberté de la presse en Inde. La principale agence de presse du pays, Asian News International (ANI), est accusée de désinformation par un rapport de l'ONG EU DisinfoLab. Elle aurait notamment convoqué de faux experts dans ses articles critiques de la Chine ou du Pakistan. L'agence a démenti par communiqué ce samedi 25 février 2023.
Avec notre correspondant à Bangalore, Côme Bastin
C'est une agence de presse privée et officiellement indépendante, fréquemment reprise par de nombreux médias indiens. Elle est cependant réputée proche du gouvernement de Narendra Modi, dont elle couvre l'actualité en détail, et fait face depuis ce vendredi à des accusations directes de manipulation de l'info.
EU DisinfoLab s'appuie sur un long travail d'enquête baptisé « Bad Sources ». L'ONG affirme que l'agence ANI convoque des spécialistes ou « think tanks » imaginaires, morts ou injoignables, pour appuyer des informations orientées envers les grands rivaux de l'Inde que sont la Chine et le Pakistan.
À plus de cent reprises, ANI se serait ainsi appuyée sur des rapports et conférences de l'IFFRAS, un centre de recherche canadien pourtant dissous depuis 2014. Ou le CPFA, un organisme français qui existe bien, mais dont les experts cités sont introuvables. De quoi, affirme EU DisinfoLab, violer les principes journalistiques de la Charte de Munich.
Ce samedi, ANI a qualifié les accusations de l'ONG de diffamatoires. « Nous continuerons à couvrir les atrocités qui ont lieu en Chine et au Pakistan », a rétorqué l'agence dans un long communiqué.