Des anguilles de mer s’échouent par dizaines sur les plages du Finistère, sans explication
ENVIRONNEMENT - Une invasion inexpliquée. Depuis vendredi, les cas d’échouages de congres, de gros poissons semblables à des anguilles de mers, se multiplient dans le Finistère. À tel point que plusieurs plages ont dû être fermées ce lundi 26 août, dernière semaine des vacances scolaires.
« Les activités nautiques, baignades, promenades et toutes autres activités de loisirs » sont interdites au moins jusqu’à mardi sur la plage des Sables Blancs à Concarneau, tout comme sur celles de Pourzou, Fouesnant, Bénodet, Combrit… La liste de communes concernées ne cesse de s’allonger à mesure que les découvertes macabres se multiplient, car plus les cadavres sont nombreux, plus le risque sanitaire est grand.
Au total, environ 200 congres se seraient échoués entre Concarneau et le Guilvinec ces derniers jours, selon France 3 Bretagne. Le phénomène est impressionnant, comme vous pouvez le voir sur la vidéo ci-dessous filmée par une habitante, mais il est surtout inhabituel : « Cela fait 27 ans que je travaille à la station marine de Concarneau, c’est la première fois que je vois un échouage massif », rapporte ainsi au journal local, Samuel Iglesias, enseignant-chercheur au Muséum national d‘Histoire naturelle.
Rejets de pêche, toxines, grandes marées…
De premiers prélèvements ont été effectués, mais jusqu’ici les scientifiques peinent à expliquer la situation. « Au début on pensait peut-être que des pêcheurs les avaient rejetés », a ainsi indiqué à Ouest France Samuel Iglesias, « mais des collègues de l’Ifremer sont allés voir sur place, il n’y a pas de trace d’hameçon et le phénomène est beaucoup trop massif pour que ce soit la bonne explication ».
Si ces poissons ne sont pas issus des rejets de la pêche, plusieurs autres pistes restent à explorer. Par exemple, un bloom de microalgues marines a été relevé dans la baie de Concarneau la semaine passée. « Parfois, certaines de ces espèces d’algues contiennent des toxines mortelles pour les poissons », avance Samuel Iglesias, « mais pourquoi cette toxine ne s’attaquerait qu’aux congres et pas aux autres poissons ? ».
Les chercheurs doivent également observer la possibilité d’une maladie qui aurait affaibli les poissons vivant dans le secteur. Enfin de grandes marées ont récemment eu lieu, ce qui a pu les fragiliser et les ramener vers les plages et provoquer une mort par asphyxie. L’Ifremer doit dévoiler dans les prochaines semaines ses résultats de prélèvement sur les microalgues réalisés juste avant la mort des congres.
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