En Angleterre, des milliers de manifestants anti-racistes contre les émeutes motivées par l’extrême droite
INTERNATIONAL - « Rejetez le racisme, essayez la thérapie ». Dans plusieurs villes d’Angleterre, des milliers de manifestants ont brandi des pancartes aux messages anti-racistes et anti-islamophobe lors d’importantes manifestations dans la soirée du mercredi 7 août, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.
Des slogans qui contrastent nettement avec les « arrêtez les bateaux ! » et « assez c’est assez », scandés par l’extrême droite depuis une semaine dans les rues du pays.
Alors que la police s’était préparée à de nouveaux rassemblements racistes et islamophobes et de possibles éruptions de violence, notamment contre des mosquées et des hôtels hébergeant des migrants, ce sont finalement les manifestations pour contrer l’extrême droite qui ont pris de l’importance. Si bien qu’elles font la Une des journaux britanniques ce jeudi 8 août. « Des milliers de personnes descendent dans la rue pour affronter l’extrême droite », titre ainsi le Times, tandis que le Daily Express écrit « La Grande-Bretagne unie s’oppose fermement aux voyous ».
Unusual to see the Mail, Express, Times join the Guardian with all choosing the same image of anti-fascist demonstrations. pic.twitter.com/4N8ERZIy72
— Sunder Katwala (@sundersays) August 7, 2024
Dans le nord de Londres, à Walthamstow, une large manifestation a rassemblé des habitants et militants du mouvement « Stand up To Racism » (S’opposer au racisme). « Je vis dans le quartier et nous ne voulons pas de ces gens (d’extrême droite) dans nos rues… Ils ne nous représentent pas », affirme à l’AFP Sara Tresilian, 58 ans. « Il faut venir pour faire entendre ce message… Je pense que c’est important d’être présents pour ses amis et ses voisins », ajoute-t-elle.
Thousands upon thousands of antifascists out tonight across the country to smash the far right.
This is what a mass movement looks like ✊🏾#StandUptoRacism pic.twitter.com/RUPJ2GZInH— Stand Up To Racism (@AntiRacismDay) August 7, 2024
La foule s’est mise à scander : « A qui sont ces rues ? Ce sont nos rues ! », brandissant des pancartes affirmant « Détruisons le fascisme » ou « Les racistes ne sont pas les bienvenus ici ».
Dans le même temps, à Birmingham (centre), des centaines de personnes se sont rassemblées devant un centre d’aide aux migrants. Sur des images filmées par l’AFP, on entend des slogans comme « Disons-le fort et clair, les réfugiés sont les bienvenus ici ». Certains tenaient des pancartes sur lesquelles étaient écrites « Le fascisme n’est pas le bienvenu ».
D’autres manifestations étaient organisées à Bristol, où des grands-mères ont été photographiées portant des pancartes « les mamies contre le racisme », à Liverpool, aux abords d’un centre d’aide aux demandeurs d’asile à Liverpool qui figurait sur la liste des cibles publiée par les manifestants d’extrême droite, mais également à Brighton, Sheffield, Newcastle (nord) ou encore Oxford.
Well over a thousand antifascists on the streets of #Liverpool @LiverpoolSutr #StandUptoRacism pic.twitter.com/wKxTQSTFpu
— Stand Up To Racism (@AntiRacismDay) August 7, 2024
Une semaine d’émeutes et 400 arrestations
Quelques tensions ont toutefois éclaté sporadiquement, comme à Aldershot (sud) où l’agence PA rapporte que la police a dû séparer des militants antiracistes et un autre groupe de personnes qui criaient à nouveau le slogan « arrêtez les bateaux », en référence aux migrants qui arrivent au Royaume-Uni en traversant la Manche sur des bateaux pneumatiques. Pour autant ces rassemblements se sont révélés « bien loin de la violence, du pillage et de la destruction » qui ont caractérisé ces derniers jours, indique le Guardian.
Cela fait une semaine que le Royaume-Uni est confronté à des scènes de violences racistes, après la circulation d’informations en partie démenties sur le profil de l’auteur présumé d’une attaque au couteau dans un cours de danse où trois fillettes de 6 à 9 ans ont été tuées à Southport. Le suspect a été présenté comme un demandeur d’asile de confession musulmane. Il est en fait né à Cardiff, au Pays de Galles, et sa famille est selon les médias britanniques originaire du Rwanda.
Depuis, mosquées et hôtels ont été pris pour cible, lors de heurts qui ont fait des dizaines de blessés dans les rangs des forces de l’ordre. Le chef de la police antiterroriste, Matt Jukes, a prévenu que les autorités n’excluaient pas d’avoir recours à la législation antiterroriste face à certaines violences. Plus de 400 arrestations ont eu lieu depuis le début des heurts la semaine dernière, et plus de 120 personnes ont été inculpées, selon le parquet. Les premières condamnations sont également tombées ce mercredi.
Le gouvernement a de son côté indiqué qu’une « armée » de réserve comptant au total 6 000 policiers spécialisés dans le maintien de l’ordre serait sur pied cette semaine et que 567 places de prison seraient disponibles pour incarcérer les fauteurs de troubles.
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