Comment les Anglais ont inventé la série télé politique

Peter Capaldi dans le rôle de Malcolm Tucker dans la série «The Thick of It».

A 24 heures des élections générales, retour sur trente ans de satire politique britannique sur petit écran, un genre qui s’exporte avec succès.

Bien avant que les intrigues politiques ne deviennent l’un des genres dominants des séries à succès (House of Cards, Scandal, Borgen, The West Wing, voire Game of Thrones), les Anglais se passionnaient déjà pour les petites trahisons des parlementaires et les pressions entourant le passage d’un projet de loi sournois.

En trois séries et trois décennies, ils ont mis au point une satire politique des plus affûtées, qu’ils exportent aujourd’hui aux Etats-Unis. Retour sur trois monuments télévisuels de la culture britannique.

Yes, Minister et Yes, Prime Minister (1980)

Diffusé sur la BBC entre 1980 et 1988 (le changement de titre évoquant l’évolution de la carrière du personnage principal), cette sitcom parodie le quotidien de Jim Hacker, ministre de la Fonction publique, et son incapacité à faire passer des réformes. Avant qu’il ne devienne, un peu par hasard et à la faveur de la démission du Premier ministre, le résident de Downing Street.

Plutôt libéral, se moquant des lourdeurs de la bureaucratie, de l’incompétence des élus et du corporatisme des fonctionnaires, le show remporte un énorme succès au cœur des années Thatcher. Selon ses biographes, la «Dame de fer» n’en ratait d’ailleurs pas un épisode. On voit bien la Première ministre britannique, qui voulait que l’Europe «lui rende son argent», sourire en regardant cette scène où le cabinet du ministre rage contre «Maurice de Bruxelles» qui impose à la Grande-Bretagne «l’euro-saucisse» aux normes de la Commission, mettant en péril la bonne vieille «british sausage».

On retranscrira aussi pour le plaisir cet échange entre le Premier ministre Jim Hacker et ses membres de cabinet au sujet de la presse anglaise. Une classification pseudo-sociologique qui tient encore la corde trente ans plus tard.

— Pas la peine de m’expliquer ce qu’est la presse ! Je sais exactement qui lit les (...)

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