Publicité

Angela Merkel durcit le ton vis-à-vis des demandeurs d'asile

La chancelière allemande, Angela Merkel, souhaite que le rythme des expulsions des demandeurs d'asile déboutés s'accélère, s'efforçant ainsi de répondre aux préoccupations de l'opinion publique, /Photo prise le 28 aout 2016/REUTERS/Stefanie Loos

BERLIN (Reuters) - La chancelière allemande, Angela Merkel, souhaite que le rythme des expulsions des demandeurs d'asile déboutés s'accélère, s'efforçant ainsi de répondre aux préoccupations de l'opinion publique, ont déclaré jeudi des parlementaires. Critiquée jusque dans son camp pour son approche conciliante de la crise des migrants, dont près d'un million sont arrivés l'année dernière en Allemagne, Angela Merkel a déploré devant les parlementaires de sa formation politique que trop de demandeurs d'asile demeuraient sur le sol allemand après avoir vu leur demande rejetée. "La chose la plus importante dans les mois à venir, c'est le rapatriement, le rapatriement et encore une fois le rapatriement", a martelé la chancelière citée par des sources de Reuters. Cette attitude tranche avec celle qu'elle avait jusque là adoptée, promettant à plusieurs reprises : "Nous pouvons le faire" et refusant de fixer des quotas sur le nombre de réfugiés. Soucieuse d'être réélue l'année prochaine pour un quatrième mandat et alors que deux scrutins régionaux se profilent en l'espace d'à peine trois semaines, Angela Merkel met désormais le projecteur sur les 215.000 migrants dont les demandes d'asile ont été rejetées. Beaucoup viennent de pays comme le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, l'Albanie, le Kosovo, la Serbie, la Macédoine, la Bosnie le Ghana ou le Sénégal, des pays jugés suffisamment sûrs par les autorités allemandes pour qu'ils y soient expulsés. Le ministre allemand de l'intérieur, Thomas de Maizière, a déclaré mercredi lors d'un conseil des ministres que 21.000 personnes avaient été expulsés l'année dernière. Au cours des sept premiers mois de l'année, ce chiffre s'est élevé à 35.000 et il a dit espérer qu'il atteigne au moins 100.000 cette année. Après avoir essuyé en août deux défaites humiliantes aux élections régionales, Angela Merkel a dit à son camp qu'il était important de prendre au sérieux les préoccupations des électeurs. Dimanche, la CDU est menacée d'arriver troisième dans le Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, derrière le parti anti-immigrants Alternative für Deutschland (AfD) qui récupère peu à peu les voix de conservateurs déçus par la politique de la chancelière. Un autre scrutin est prévu le 18 septembre dans le Land de Berlin et là encore, la CDU risque d'essuyer une lourde défaite. (Andreas Rinke et Erik Kirschbaum, Nicolas Delame pour le service français)