Un an plus tard, un hommage aux 27 migrants « qu’on a laissé mourir » dans la Manche

MIGRANTS - Un an après la noyade de 27 migrants dans la Manche et quelques jours après les révélations d’une enquête sur la passivité des secours français durant le naufrage, plusieurs hommages ont été rendus aux victimes de la tragédie, ce jeudi 24 novembre, à Paris et dans le nord de la France.

Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article, une centaine de personnes se sont rassemblées place de la République à Paris, dont plusieurs membres d’associations, des représentants d’ONG et des parlementaires. Au pied de la statue en bronze de Marianne, des feuilles blanches portant les noms des victimes avaient été apposées.

Les manifestants ont écouté la lecture de la lettre d’une veuve et mère de deux enfants, à son mari noyé qui « ne méritait pas de mourir comme ça ». Un député du groupe LFI-NUPES, Gabriel Amard, a dénoncé le « durcissement de la militarisation à Calais pour empêcher les départs ». Et annoncé le dépôt à l’Assemblée d’une proposition de résolution pour obtenir une commission d’enquête sur les conditions du naufrage.

Dans une tribune publiée pour l’occasion par Le Monde, 65 associations humanitaires françaises, britanniques et belges ont appelé à ouvrir « des voies de passage sûres » vers la Grande-Bretagne, pour éviter une nouvelle tragédie.

Un hommage en mer

En fin d’après-midi, un hommage a aussi été organisé au large de Dunkerque par des sauveteurs en mer. Trois couronnes de fleurs blanches ont été lancées à la mer et trois coups de corne de brume ont retenti. « C’est un drame auquel on s’attendait, et il y en aura sans doute d’autres », a lancé à bord d’un canot de sauvetage le président de la Société nationale de secours en mer (SNSM) locale, Alain Ledaguenel.

Parties de l’hôtel de ville de Dunkerque, plusieurs centaines de personnes ont marché vers la plage de Malo-les-Bains, derrière une banderole proclamant « Vos frontières, nos mort.es ».

Dans la foule, le député européen EELV et ex-maire de Grande-Synthe, Damien Carême, a demandé que « justice soit faite », au vu des révélations dans la presse sur un défaut de secours des services français et britanniques pointé par les enquêteurs. Des documents dévoilés par Le Monde et consultés par l’AFP mettent en cause les secours français et britannique, qui se sont renvoyés la balle sans se porter au secours du bateau naufragé.

« Tout ce qui est écrit est assez choquant », a estimé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dans un entretien à France 3 Hauts-de-France mercredi soir. « De ce que je comprends (...), nous aurions dû intervenir, car manifestement ils se trouvaient dans les eaux françaises », a-t-il ajouté.

Ce naufrage n’a pas dissuadé les exilés à braver la mer au départ du littoral du nord de la France : plus de 40.000 d’entre eux ont rallié les côtes anglaises depuis janvier, un record. Dans le même temps, plus de 7.000 personnes ont été secourues, selon la préfecture maritime.

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