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Un an de prison avec sursis et 5 ans d'inéligibilité requis contre l'ex-députée Laetitia Avia pour harcèlement moral

Reprenant les témoignages des sept plaignants qui ont travaillé avec Laetitia Avia entre 2017 et 2020, la procureure a estimé qu'ils traduisaient bien "l'excès" et la "répétition" qui caractérisent le harcèlement moral.

L'accusation a requis ce jeudi un an de prison avec sursis, 10.000 euros d'amende et 5 ans d'inéligibilité à l'encontre de l'ancienne députée LREM Laetitia Avia, jugée pour harcèlement moral sur sept de ses ex-assistants parlementaires entre 2017 et 2020.

Le procès de l'ancienne députée de Paris et pilier de la majorité, qui conteste vigoureusement tout harcèlement, a débuté les 9 et 10 mai avant d'être interrompu à cause du planning chargé de la 31e chambre correctionnelle du tribunal de Paris.

Dans son réquisitoire, la procureure a estimé que l'élue avait bien "dénigré" et "humilié" ses collaborateurs, notamment par des "quolibets" et des remarques visant l'orientation sexuelle ou les origines, qu'elle avait en outre instauré un "climat de peur" et exigé des "heures de travail abusives" ainsi que des tâches indues liées à sa vie personnelle.

Pas de "complot politique"

La représentante du ministère public a souligné "l'excès" et la "répétition" qui ressortent des témoignages des sept anciens collaborateurs, dont deux n'ont pas voulu se porter partie civile.

"Ils dénoncent les mêmes mots, les mêmes faits", a souligné la magistrate.

"La situation particulière du député et de son assistant parlementaire n'autorise pas le premier à bafouer les droits fondamentaux du travail du second. Même si on intègre cette charge de travail, cette pression (propres au travail de député, NDLR), il n'en demeure pas moins que chacun reste à sa place", a affirmé la procureure.

Elle a écarté la thèse d'un "complot politique", selon laquelle l'article de Mediapart qui avait dévoilé les témoignages en 2020 était paru alors que la députée défendait sa loi contre la haine en ligne à l'Assemblée.

L'ancienne députée conteste vigoureusement tout harcèlement

Pour l'accusation, les plaignants ont au contraire dénoncé les faits "au fil de l'eau", dans un groupe de discussion sans la députée et en saisissant la déontologue de l'Assemblée.

"Lutter contre la haine en ligne c'est bien, mais être bienveillant avec ses équipes, c'est bien aussi. Cela fait partie des attributs du député employeur et de sa charge et ça permet de mettre en cohérence ses paroles et ses actes", a-t-elle cinglé en conclusion.

L'avocate de la défense, Me Vanessa Friedland, a affirmé "qu'en réalité, jamais Laetitia Avia" n'avait été "informée de quoi que ce soit", soulignant que les plaignants n'avaient pas saisi l'inspection du travail ou consulté le médecin du travail.

"Il n'y a pas de climat de terreur, il y a une ambiance de travail d'humour au millième degré. Tout le monde participe très activement", a assuré l'avocate, citant des "blagues" des assistants.

Article original publié sur BFMTV.com

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