Un an de présidence Macron ou l'illusion du chèque en blanc

Emmanuel Macron à l'Institut français, le 20 mars.

Alors que le chef de l'Etat revendique un peu vite sa légitimité à réformer tambour battant, sa pratique volontariste du pouvoir confine à l'autoritarisme.

Il y a un an, Emmanuel Macron arrivait en tête du premier tour de la présidentielle et se qualifiait face à Marine Le Pen. Sur son nom et sur son programme, le futur chef de l’Etat avait alors rassemblé 18% des électeurs inscrits, comme le lui a récemment rappelé Edwy Plenel en l’interviewant avec Jean-Jacques Bourdin, et 24,01% des suffrages exprimés. Face à la candidate de l’extrême droite et après un débat d’entre-deux tours où celle-ci perdit pied, il l’avait ensuite emporté assez nettement (66,1% des voix), sans autre suspense que le score de sa concurrente. Des circonstances exceptionnelles pour une élection marquée au sceau du dégagisme, durant laquelle la capacité à capter les colères du pays a largement pris le pas sur le fond des programmes, le tout avec une abstention au plus haut et un favori de droite (François Fillon) carbonisé par les affaires.

A marche forcée

De ce premier tour qu’il a remporté avec un score inférieur à ceux de Nicolas Sarkozy en 2007 et François Hollande en 2012, mais supérieur à celui de Jacques Chirac en 2002, Emmanuel Macron ne peut tirer le mandat plein et entier qu’il revendique pour son projet de transformation du pays. Interrogé lors de son interview face à Plenel et Bourdin sur la légitimité électorale du big bang qu’il met en œuvre, le chef de l’Etat a d’ailleurs mis en avant non plus son propre score à la présidentielle, mais le résultat des législatives de juin et la très large majorité obtenue par La République en marche. Simple logique du «fait présidentiel» selon laquelle un Président élu a toujours disposé, dans la foulée, d’une majorité à l’Assemblée ? Ou validation sur le fond des orientations du candidat Macron ? Pour l’Elysée comme pour la macronie, pas de doute, la seconde option est la bonne et justifie presque à elle seule le réformisme à marche forcée (...)

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