Les Américains, pionniers de la pétition en ligne

Photo Timothy A. Clary. AFP

Même la Maison Blanche a créé sa plateforme. Mais l’impact des initiatives est dur à mesurer.

A l’automne 2013, la troupe de théâtre du lycée de Trumbull, dans le Connecticut, décide de monter une représentation de Rent. Jouée plus de vingt ans à Broadway, cette comédie musicale met en scène des artistes new-yorkais - gays et hétéros - sur fond de drogue, de sexe et de sida. Jugeant la pièce trop «controversée», le principal décide de l’interdire, suscitant la colère des jeunes qui lancent une pétition sur Change.org. Signée par quelques milliers d’élèves et parents, la lutte semblait condamnée à l’anonymat. Elle a pourtant attiré l’attention du New York Times. Dix jours plus tard, le principal finit par céder.

Aux Etats-Unis, l’impact des pétitions en ligne dépend plus de l’intérêt qu’elles réussissent à générer que du nombre de signatures. «La plupart d’entre elles ne débouchent sur rien, explique David Karpf, spécialiste de la communication politique et des médias à la George Washington University. Elles peuvent toutefois être très influentes lorsqu’elles deviennent des objets médiatiques ou servent de point de départ à un mouvement social.» En clair : lorsque l’engagement va au-delà d’un simple clic. A ce jour, le meilleur exemple de cet activisme transposé avec succès de l’ordinateur à la ville reste la «Marche du peuple pour le climat». Le 21 septembre, des centaines de milliers de personnes à travers le monde – dont plus de 300 000 à New York – ont répondu à l’appel lancé par Avaaz.org. Autre poids lourd, Change.org, plus grande plateforme mondiale de pétitions avec 111 millions d’utilisateurs dans 196 pays, revendique une victoire par heure. La plupart d’entre elles concernent des entreprises soucieuses de leur image. Sous la pression du site, Bank of America et Google auraient ainsi renoncé à un projet controversé ou accepté de changer leurs pratiques.

«Slacktivism» est la contraction de slacker («fainéant») et «activism»

Signe de l’ampleur du phénomène, (...)

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