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«L’hypersexualisation touche la société entière»

En 2010, le magazine Vogue français publie des photos d’une enfant de 10 ans dans des tenues et poses suggestives. Emoi aux Etats-Unis. Agitation en France, avec le lancement d’une réflexion sur «l’hypersexualisation» des jeunes enfants, qui a abouti hier à la remise d’un rapport sur la question à la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot. Chargée de sa rédaction, la sénatrice UMP Chantal Jouanno reconnaît que le phénomène «n’a pas encore massivement touché nos enfants». Mais l’ex-ministre des Sports dénonce pourtant un «phénomène de plus en plus présent», qui «véhicule le stéréotype de la femme/fille passive», et «participe au développement des pratiques à risques», notamment l’anorexie prépubère. «A l’extrême, l’intrusion précoce de la sexualité entraîne des dégâts psychologiques irréversibles dans 80% des cas», s’alarme le rapport qui définit l’hypersexualisation comme «la sexualisation des expressions, postures ou codes vestimentaires des enfants de moins de 12 ans, jugées trop précoces». Et de préconiser d’endiguer le phénomène en amont, par exemple avec la mise en place d’une mini-charte de l’enfant ou l’interdiction de concours de mini-miss. Y a-t-il vraiment le feu ? Entretien avec le sociologue Michel Fize, auteur des Nouvelles Adolescentes, 25 questions décisives. (1) Que pensez-vous de ce rapport ? C’est un tissu de fantasmes adultes, un rapport féministe de mauvaise facture où on mélange tout : la pornographie, l’égalité entre les sexes etc. J’ai trop de respect pour la cause féministe pour cautionner ce qu’on lit dans ce texte. Le premier problème, c’est le choix du vocabulaire. L’hypersexualisation est un terme nord-américain qui fait débat et qu’on peine à définir correctement. Mais comme c’est l’usage courant, on l’a retenu. Chantal Jouanno est partie de deux faits-divers : l’interdiction d’un concours de mini-miss à Auch et la fameuse photo du mannequin de 10 ans dans Vogue. Il n’y avait pas besoin de quatre mois de travail pour arriver à (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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