Amnesty dénonce enlèvements et actes de torture en Ukraine

Séparatistes pro-russes à Donetsk. Amnesty International accuse les partisans de Moscou dans l'est de l'Ukraine et les forces gouvernementales de s'être rendus coupables d'enlèvements et d'actes de violences et de torture à l'encontre d'activistes politiques, de manifestants et de journalistes. /Photo prise le 10 juillet 2014/REUTERS/Maxim Zmeyev

BERLIN (Reuters) - Amnesty International accuse dans un rapport publié vendredi les séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine et les forces gouvernementales de s'être rendus coupables d'enlèvements et d'actes de violences et de torture à l'encontre d'activistes politiques, de manifestants et de journalistes. L'organisation des droits de l'homme dit ne pas disposer de chiffres complets ni totalement fiables, mais le ministère de l'Intérieur ukrainien a fait état de 500 kidnappings au cours des trois derniers mois tandis que la mission de l'Onu en Ukraine en a répertorié 222 pendant la même période. "La grande majorité des enlèvements sont perpétrés par des séparatistes armés dont les victimes sont souvent passées à tabac et torturées", a dit Denis Krivosheev, directeur adjoint d'Amnesty pour l'Europe et l'Asie centrale. "Il y a également des preuves d'abus moins nombreux de la part des forces pro-Kiev", a-t-il ajouté. Amnesty, qui a dépêché des enquêteurs à Kiev et dans le sud-est de l'Ukraine, cite dans son rapport des exemples concrets de personnes qui ont été enlevées et torturées, notamment dans les régions de Donetsk et Louhansk, contrôlées par les séparatistes pro-russes. La plupart de ces enlèvements étaient motivés par des raisons politiques, précise l'organisation, même si certains visaient aussi à faire peur à la population locale ou à obtenir des rançons. (Michelle Martin; Tangi Salaün pour le service français)