AME : Michel Barnier, menacé de censure, prévoit une réforme de l’Aide médicale d’État pour 2025

Finalement, Barnier (ici en octobre 2024) prévoit bien une réforme de l’AME dès 2025
VALERY HACHE / AFP Finalement, Barnier (ici en octobre 2024) prévoit bien une réforme de l’AME dès 2025

POLITIQUE - Michel Barnier ne veut pas « supprimer » l’AME, mais... Mis au pied du mur par le Rassemblement national qui menace de voter une mention de censure pour le faire tomber, le Premier ministre a tenté d’amadouer Marine Le Pen et ses troupes ce jeudi 28 novembre en réduisant le champ de l’Aide médicale d’État, qui permet aux étrangers en situation irrégulière sur le sol français d’avoir accès à des soins.

Barnier menacé de censure : Le Pen et Bardella maintiennent la pression, malgré la concession sur l’électricité

Le chef du gouvernement a annoncé dans Le Figaro que le « “panier de soins” pris en charge (allait) être sensiblement diminué », en se référant à une proposition du rapport de Patrick Stefanini et Claude Evin publié l’an dernier sur le sujet. Ce rapport jugeait aussi le dispositif « utile » et « globalement maîtrisé ».

« En outre, nous allons engager dès l’an prochain une réforme de l’AME pour éviter les abus et les détournements », l’une des exigences constantes de l’extrême droite et d’une partie de la droite en matière d’immigration, a ajouté un Michel Barnier sur la sellette alors que le budget de la Sécurité social doit être voté le 2 décembre dans l’Hémicycle.

Le RN toujours pas convaincu

L’exécutif n’ayant pas la majorité à l’Assemblée, le Premier ministre devrait passer par un 49.3 pour contourner ce vote. En utilisant cette méthode, il s’expose cependant à une motion de censure déposée par la gauche et que le RN menace de voter. Les rapports de force à l’Assemblée nationale sont clairs : si le RN rejoint le NFP, le gouvernement de Michel Barnier tombe.

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Le gouvernement multiplie donc les concessions envers l’extrême droite. Outre l’AME, Michel Barnier a aussi annoncé ce jeudi qu’il renonçait à augmenter les taxes sur l’électricité au-delà de leur niveau d’avant le bouclier tarifaire contre l’inflation.

Reste à savoir si cela sera suffisant. Le président du RN, Jordan Bardella, s’est rapidement félicité sur X d’une « victoire » sur l’électricité, mais a ajouté que « des lignes rouges demeurent » pour son parti. Dans Le Monde, Marine Le Pen a même posé un ultimatum : Michel Barnier a « jusqu’à lundi » pour répondre à ces fameuses « lignes rouges » et éviter ainsi la censure.

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