Ambitions. Dans la Tunisie en crise, les militaires se mêlent de politique

Kamel Akrout, amiral tunisien à la retraite, ne cache plus ses ambitions politiques. Comme lui, plusieurs militaires s’immiscent ces dernières semaines dans le débat public, alors que le sommet de l’État traverse une grave crise. Des prises de position qui sont une menace pour le processus démocratique dans le pays, s’inquiètent certains observateurs.

Dix ans après la révolution contre Zine El-Abidine Ben Ali et alors que la démocratie tunisienne est en crise, certains rêvent d’un retour de l’ordre. C’est notamment le cas de Kamel Akrout, un contre-amiral retraité de l’armée tunisienne, qui fut conseiller à la sécurité du président Béji Caïd Essebsi.

Par communiqué, par voie de presse ou sur les réseaux sociaux, le militaire ne rate plus une occasion de suggérer aux Tunisiens que le salut du pays passe par “la fin du régime” : “La fin de ce régime devient une nécessité de salubrité publique : asphyxié par les résultats de sa propre politique, le pouvoir en place entreprend de vendre la Tunisie”, dénonçait-il le 1er juin sur Facebook, un mode de communication dont il est friand.

Recours face aux islamistes ?

L’ancien officier de marine est particulièrement véhément contre les islamistes, majoritaires à l’Assemblée nationale. Lors de son intervention sur les ondes de la très écoutée Radio Mosaïque FM, il s’en est pris directement à eux, les estimant “responsables de l’échec actuel”.

Face aux attaques, le parti Ennahda n’a pas manqué de s’interroger sur l’opportunité pour un militaire de s’immiscer dans les affaires politiques. “Imaginez qu’un ou plusieurs officiers retraités fassent comme vous, cela n’aurait pas d’effets négatifs sur l

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