Publicité

Les Américains face au traumatisme des tueries à répétition

L’université de Virginie, la boîte gay Club Q à Colorado Springs, un supermarché Walmart à Chesapeake : les tueries de masse se succèdent aux États-Unis, et c’est toute la nation qui doit gérer une sorte de “traumatisme collectif”, titre The Washington Post.

“L’une des raisons pour lesquelles ces récents épisodes de violence ont une incidence si forte sur la santé mentale de nombreuses personnes, explique le journal, c’est qu’ils ont eu lieu dans des lieux où les gens se sentent en principe en sécurité, selon Pooja Sharma, psychologue clinicien à Berkeley, en Californie.” Comme, notamment, “une boîte où les gens sortent pour passer la soirée ensemble et un magasin où l’on va travailler ou faire ses achats avant les fêtes”, précise ce praticien.

Une fatigue mentale

Chez beaucoup d’Américains, la résignation l’emporte. Parfois à leur propre désarroi. Un thérapeute de Brooklyn déclare : “Un patient vient de me dire : ‘Vous savez, je suis comme désensibilisé à tout ça.’ Et il a ajouté : ‘Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose.’

Parfois, pourtant, l’événement réveille une blessure intime. Une assistante sociale de l’Ohio, Elizabeth Rieger, raconte qu’une femme homosexuelle a été traumatisée par la tuerie du Club Q car elle souffre déjà d’avoir été “très marginalisée dans sa propre famille”.

“Le fléau de la violence par arme à feu sera sans doute un sujet de conversation autour de beaucoup de tables lors des célébrations de Thanksgiving”, ce jeudi, note The Washington Post. Selon une psychologue du Texas, Kayla M. Johnson, parler est important, même en ce jour de réjouissance.

“Je m’en fiche si c’est une fête ou que ça plombe l’ambiance. Les gens ont besoin de partager le fait qu’un être cher leur manque, ou que l’état du monde les met en colère.”

Utiliser la colère et le désespoir

Si toutefois le sujet est trop lourd pour certains, ils doivent se sentir libres de s’isoler un moment ou de se couper du flot d’informations, ajoutent des experts.

Les émotions négatives ne sont pas mauvaises en elles-mêmes, explique une psychologue clinicienne d’Atlanta, Lakeasha Sullivan.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :