Les Américains défilent pour défendre le droit à l’avortement

“S’ils veulent la bagarre, ils vont l’avoir ! ”, avait averti cette semaine la directrice de la Women’s March (La Marche des Femmes), Rachel Carmona, rappelle The Guardian. “De Pittsburgh à Pasadena (Californie), en passant par Nashville (Tennessee) et Lubbock (Texas), des dizaines de milliers de personnes ont participé aux défilés ‘Pas touche à nos corps’ (‘Bans off our bodies’). Les plus grandes manifestations, parmi les centaines prévues, étaient attendues à Chicago, New York, Los Angeles” et la capitale Washington, observe le quotidien britannique.

La Cour suprême des États-Unis, saisie par l’État conservateur du Mississippi sur les conditions du droit à l’IVG, doit rendre sa décision cet été. Mais une première mouture de l’arrêt a fuité début mai sur le site Politico, confirmant ce que beaucoup d’Américains craignaient : la Cour suprême, a majorité conservatrice, serait prête à abroger l’arrêt “Roe v. Wade”, qui garantit depuis 1973 le droit des femmes à avorter dans l’ensemble du pays.

“Si ‘Roe v. Wade’ est abrogé, au moins 26 États vont ‘assurément ou probablement’ interdire les avortements”, selon une étude citée par NPR. “Cela pourrait affecter 36 millions de femmes”.

La tension est donc “montée d’un cran” ces dernières semaines, observe le Washington Post. “Les défenseurs du droit à l’avortement et ses opposants – conscients de l’imminence d’un moment historique qui pourrait rebattre les cartes de la vie politique et sociale américaine – ont redoublé d’efforts et programmé des manifestations ce week-end”.

Parapluies et tambours

Le rassemblement le plus emblématique était peut-être celui de Washington, siège de la Cour suprême, où “après avoir écouté les discours de militants pro IVG, d’élus et de leaders religieux, des milliers de manifestants ont battu le pavé pendant une heure jusqu’à la Cour suprême, sous un ciel chargé et parfois pluvieux”, raconte USA Today.

“Beaucoup de participants étaient vêtus de ponchos et clamaient, sous leurs parapluies, ‘Pas touche à nos corps’ et ‘Nous nous battrons’, au son des tambours”, ajoute le quotidien. “Certains doutaient que cette Cour suprême conservatrice change d’avis et défende ‘Roe v. Wade’. Mais ils voulaient tout de même faire entendre leur voix”.

À Los Angeles, où des milliers de personnes se sont rassemblées dans un grand parc devant la mairie, en centre-ville, le Los Angeles Times a parlé à Shante Young, 28 ans, et à son compagnon Dylan Sánchez, 30 ans. “S’ils commencent à priver les femmes de leurs droits, ils vont aussi nous enlever le droit de vote”, craint Shante. “Et après, ce sera quoi ? Cela fait très peur”. Dylan partage les inquiétudes de sa compagne : “J’ai peur qu’une chose entraîne l’autre, que ce soit un effet domino”, dit-il. Dans ces conditions, “le plus important est de montrer que nous sommes là”.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :