Ces Américaines qui fuient l’Amérique de Trump

Des femmes regardant le débat entre Donald Trump et Kamala Harris pendant la campagne pour l’élection présidentielle, à New York, le 10 septembre 2024.

La veille de l’élection présidentielle de 2024, Dee Segler, une Américaine de cinquante ans qu’a rencontrée USA Today, a quitté Seattle pour s’installer aux Pays-Bas, réalisant enfin son rêve de jeunesse de vivre à l’étranger. Ce changement de vie n’a pourtant rien d’impulsif : le contexte politique et social des États-Unis et une série de bouleversements personnels ont précipité sa décision. Elle avait ce projet de longue date, mais les choses se sont concrétisées quand le droit à l’avortement a été abrogé en 2022 : “Vous devez comprendre que j’ai failli mourir à la suite de complications liées à la grossesse, et j’ai deux proches qui ont failli mourir dans le même contexte, donc c’est une affaire personnelle pour moi”, confie-t-elle.

L’Europe comme refuge

Face à une Amérique de plus en plus divisée et polarisée, ces femmes voient l’Europe comme un refuge, offrant une sécurité accrue et des valeurs sociales plus alignées avec les leurs. Pour Cindy Sheahan, une Américaine installée au Portugal puis en Italie, la perspective d’“un autre mandat de Trump était non négociable pour moi”. Ce sentiment de décalage avec la culture américaine, exacerbé par des lois restrictives sur la santé et les droits des femmes, a conduit ces Américaines à s’expatrier.

“Cette année, 77 % des adultes américains déclarent que l’avenir des États-Unis est la source de stress la plus importante dans leur vie, suivi par l’économie et l’élection présidentielle de 2024, selon une enquête de l’American Psychological Association [menée avant la réélection de Donald Trump]”, souligne le quotidien.

Ces femmes ont pu réaliser leur rêve grâce à “She Hit Refresh”, un groupe Facebook qui aide les femmes de plus de 30 ans à s’installer en Europe. Cepee Tabibian, elle-même expatriée en Espagne, l’a fondé en 2017 pour combler le manque de ressources pour des femmes déjà bien établies dans leur carrière et leur vie personnelle, mais aspirant à un nouveau départ. Aujourd’hui, le groupe compte plus de 10 000 membres et propose formations, soutiens et ressources pour faciliter la transition. Selon Tabibian, “il y a beaucoup d’informations pour quelqu’un qui fait une année de césure au moment de ses études, mais rien pour une femme avec des responsabilités et une carrière”.

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