Altice USA et Dish contestent la fusion entre T-Mobile/Sprint

(Reuters) - Le câblo-opérateur Altice USA et le diffuseur par satellite Dish ont demandé au régulateur américain des télécommunications de ne pas autoriser en l'état le projet de fusion entre T-Mobile et Sprint.

Le projet de mariage à 26 milliards de dollars (22 milliards d'euros) entre les deux opérateurs de téléphonie mobile, annoncé en avril, fait l'objet d'un examen du département de la Justice et de la Commission fédérale des communications (FCC).

Dans un document transmis lundi à la FCC et rendu public mardi, Altice USA demande à la FCC d'assortir son éventuel feu vert de conditions, en substance que T-Mobile honore ses engagements avec Altice et d'autres fournisseurs qui utilisent son réseau, voire cède des fréquences.

Le câblo-opérateur, pendant américain d'Altice Europe, prévoit de revendre des services de téléphonie mobile de Sprint sous sa propre marque l'an prochain.

Dans le document adressé à la FCC, il dit s'interroger sur "la volonté de TMO (T-Mobile) de soutenir la poursuite de l'expansion d'Altice sur le marché de la téléphonie sans fil" si le projet de fusion est mené à bien puisque l'opérateur n'a pris "aucun engagement tangible" en ce sens.

Dans un document séparé également adressé à la FCC lundi, Dish indique pour sa part que la fusion se traduira probablement par des hausses de prix pour les consommateurs et ajoute que T-Mobile et Sprint ont exagéré leur argumentaire sur le besoin d'unir leurs forces pour investir dans la 5G.

T-Mobile et Sprint avaient précédemment qualifié de concurrents en puissance les câblo-opérateurs Comcast et Charter Communications qui, comme Altice, cherchent à s'implanter sur le marché de la téléphonie mobile.

En réponse, T-Mobile et Sprint ont publié un communiqué commun dans lequel ils assurent que leur rapprochement favorisera la concurrence et sera bénéfique pour les consommateurs. "Ces prises de position font partie du processus normal de consultation de la FCC et nous nous félicitons de l'opportunité de dialogue important qu'il permet. Nous soumettrons nos réponses d'ici la date butoir du 17 septembre", ajoutent-ils.

Dans un document séparé lui aussi envoyé à la FCC lundi, le syndicat Communications Workers of America (CWA), qui représente les travailleurs du secteur des télécoms, a estimé que la fusion pourrait entraîner la perte de plus de 28.000 emplois aux Etats-Unis.

(Sheila Dang, Véronique Tison pour le service français)