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Altice rafle à Canal+ les droits de la Premier League en France

Match West Bromwich Albion-Arsenal. Le groupe européen de télécoms et de médias Altice paiera environ 100 millions d'euros par an pour diffuser en exclusivité sur le marché français les matchs de la Premier League, actuellement retrnamis par Canal+. /Photo prise le 21 novembre 2015/REUTERS/Darren Staples/Livepic

PARIS (Reuters) - Le groupe européen de télécoms et de médias Altice a acquis les droits de diffusion de la Premier League, infligeant un nouveau coup dur à Canal+, qui diffusait jusque-là le championnat anglais de football.

Selon une source au fait du dossier, qui confirme des informations du journal L'Equipe, le groupe dirigé par le tycoon des télécoms Patrick Drahi a accepté de débourser autour de 100 millions d'euros par an pour pouvoir diffuser en exclusivité en France le championnat roi du football européen.

Altice s'impose ainsi comme l'invité surprise du duel qui opposait jusque-là Canal+, propriétaire des droits de la compétition anglaise jusqu'à l'été 2016, et les qataris de beIN Sports, pour l'acquisition de droits sportifs.

Ni Altice ni Canal+ n'ont souhaité s'exprimer dans l'immédiat.

"C'est un peu la surprise. Personne ne les avait vu venir", explique une autre source au fait du dossier.

Pour Altice qui a récemment procédé à une vague d'acquisitions dans les télécoms et les médias, l'acquisition des droits du championnat anglais s'inscrit dans sa stratégie de convergence entre les tuyaux et les contenus.

Propriétaire du numéro deux français des télécoms Numericable-SFR, Altice détient notamment Ma Chaîne Sport et est en passe de mettre la main sur le groupe de médias NextRadioTV qui contrôle entre autres BFMTV, RMC et RMC Sport.

Signe de ses ambitions dans le sport, le groupe de télécoms, qui avait déjà acheté des droits de diffusion pour des compétitions de rugby et de basket en France, a choisi récemment le footballeur star Cristiano Ronaldo pour incarner sa marque.

Patrick Drahi inflige un sérieux camouflet au numéro un de la télévision payante en France Canal+, dont le sport constitue le principal produit d'appel avec le cinéma.

La filiale de Vivendi devait déjà faire face à la concurrence des chaînes beIN Sports, qui lui ont chipé plusieurs compétitions vedettes grâce à la puissance financière du Qatar.

Devant les salariés de Canal+, le président du conseil de surveillance de Vivendi, Vincent Bolloré, avait souligné la nécessité pour la chaîne cryptée de reprendre la main sur le front des droits sportifs, en se disant prêt à investir au total quelque deux milliards d'euros pour redresser le groupe de télévision dont la base de clients s'érode.

"C'est une nouvelle mauvaise nouvelle pour Canal+ qui va encore perdre des abonnés", commente un trader en poste à Paris.

Vers 13h30, le titre Vivendi (-1,2% à 19,87 euros) accusait l'une des rares baisses de l'indice CAC 40, lui-même en hausse de 1,2%.

Le titre du groupe Altice progressait pour sa part de 3,3% à la Bourse d'Amsterdam et sa filiale Numericable-SFR de 0,3% à Paris.

(Julien Ponthus, Gwénaëlle Barzic et Alexandre Boksenbaum-Granier, édité par Jean-Michel Bélot)