Alsace : prison ferme pour un couple qui terrorisait ses voisins

Un couple condamné à de la prison ferme pour avoir terrorisé tout un village - Getty Images/iStockphoto

Lundi dernier, un couple d’Alsaciens a été condamné à de la prison ferme pour avoir terrorisé tout un village pendant cinq ans. La plupart des victimes sont désormais sous calmants ou sous anti-dépresseurs.

L’enfer, c’est les autres. Cette phrase de Jean-Paul Sartre n’a jamais eu autant de sens que dans le petit village de Geiswiller, dans le département du Bas-Rhin. C’est là que résident Jean-Michel Bronner et Catherine Sengler, un couple d’habitants condamnés à de la prison ferme pour des faits de harcèlement (de 2016 à 2021) ayant altéré les conditions de vie et la santé de leurs voisins et pour dénonciation calomnieuse, rapporte le journal Dernières Nouvelles d’Alsace.

Si les affaires de guerres entre voisins sont légion dans les tribunaux, celle-ci est totalement hors norme. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les deux accusés ont en effet réussi à terroriser un village entier pendant cinq ans. Et pour cause, en plus des classiques insultes, menaces et autres publications insultantes sur les réseaux sociaux, les tortionnaires ne manquent pas de créativité quand il s’agit de nuire à leurs voisins. Et les témoignages sont nombreux. Presque chaque jour, le couple incendie par exemple de l’huile, du plastique ou du polystyrène puis dirige la fumée nauséabonde vers la personne qu’ils souhaitent ennuyer ce jour-là à l’aide d’un souffleur d’air. Au point que certains habitants n’osent plus profiter de leur jardin ou de leur terrasse.

Une créativité malveillante

Dans un autre registre, Catherine Sengler a utilisé sa qualité de médecin généraliste pour dénoncer une autre habitante pour maltraitances sur sa mère et détournement d’héritage. Des informations qui se sont révélées tout à fait fausses après enquête de la police. Plus fou encore, ils ont appelé les pompiers pour les prévenir du suicide imminent d’un voisin… qui allait très bien. Toujours plein de bons goûts, ils ont également dit à une femme qui suivait un traitement par radiothérapie qu’elle allait “crever” et qu’ils attendaient sa mort avec “soulagement”. Et ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses agressions psychologiques qu’ils ont fait subir à leurs concitoyens.

Nombre de ces derniers sont d’ailleurs désormais sous traitement, le plus souvent des calmants ou des antidépresseurs. Certains ont même raconté à la cour qu’ils avaient hésité à faire des enfants dans un tel contexte. Des témoignages choquants qui ont conduit le tribunal à les condamner à un an de prison ferme, assorti d’un mandat d’arrêt. Ils n’ont pas le droit de reparaître dans le village pendant trois ans ni d’entrer en contact avec les plaignants. La femme n’a même plus le droit d’exercer la médecine pendant trois ans. À noter d’ailleurs que les accusés ne se sont même pas rendus à l’audience.

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