Les allocataires du RSA bientôt tous inscrits à Pôle emploi ?
POLITIQUE - Passage obligatoire à Pôle emploi. Ce lundi 6 mars, le ministre du Travail Olivier Dussopt a fait part de sa volonté de voir tous les bénéficiaires du RSA inscrits sur les listes de l’agence Pôle emploi afin de favoriser leur retour dans le monde du travail - et d’atteindre à terme l’objectif plein-emploi en 2027 fixé par Emmanuel Macron.
« Il faut qu’il y ait des ponts pour que ceux qui demandent à bénéficier du RSA puissent être accompagnés vers l’emploi. Et pour être accompagné vers l’emploi, si on n’est pas inscrit chez Pôle emploi, il manque un maillon », a souligné Olivier Dussopt sur le plateau de franceinfo évoquant « 40 % seulement de bénéficiaires » dans le cas.
🗣 15 à 20h de formation pour bénéficier du RSA ➡️ "Nous voulons revenir à l’idée du RSA. C'est un droit. Lorsque l’… https://t.co/x1IuyHplxK
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Le ministre se prononce donc pour l’inscription « automatique » des demandeurs du RSA sur les listes de l’agence, comme il l’a précisé dans un entretien au Parisien la veille. Avec cependant quelques exceptions pour raison de santé ou « difficultés personnelles qui rendent très difficile voire impossible le retour immédiat l’emploi », précise-t-il sur franceinfo.
Formation obligatoire pour les bénéficiaires du RSA
L’objectif est de favoriser le retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA ce qui ne peut se faire sans des formations qu’il souhaite rendre obligatoires. « Lorsque là où vous habitez il y a une offre de formation adaptée (...) il y aura une obligation d’y participer », sans quoi « il y a des sanctions qui peuvent aller jusqu’au retrait de l’allocation », précise-t-il.
Le ministre du Travail assure cependant que « les difficultés » propres à chaque situation seront « prises en compte ». « On ne demande pas à une mère de famille de trois enfants d’aller en formation de 17h à 20h », a-t-il par exemple déclaré. « L’État, les collectivités locales et Pôle emploi » seront sollicités pour améliorer les offres et l’accès aux formations. « Il faudra que les futurs allocataires soient mieux accompagnés dans la construction de leur parcours professionnel, cela passera par quinze à vingt heures hebdomadaires consacrées à de la formation, de l’accompagnement, de la recherche d’emploi », précise-t-il dans Le Parisien.
Selon un rapport de la Cour des comptes cité par le ministre, 33 personnes sur 100 ont retrouvé un emploi 7 ans après leur inscription au RSA, et seulement 11 d’entre elles sont dans un emploi considéré comme « stable ». Le « signe d’un échec », juge Olivier Dussopt qui souhaite « revenir à l’idée (...) que le RSA, c'est un droit ».
La loi sur le plein-emploi est attendue d’ici l’été au Parlement. Au-delà de ce volet consacré au RSA, le gouvernement souhaite généraliser le Compte épargne temps, « transposer l’accord national sur le partage de la valeur » mais aussi transformer Pôle emploi en « France Travail ».
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