Allier : un ancien candidat de "L'Amour est dans le pré" condamné à dix mois de prison ferme

Alain, ancien candidat de l'émission de M6, a été reconnu coupable de 28 chefs d'accusation parmi lesquels maltraitance animale ou encore tromperie sur la marchandise. Il a interdiction d'exercer son métier d'éleveur mais peut conserver son cheptel.

Alain, un éleveur de l’Allier et candidat de L'Amour est dans le pré en 2022, a été condamné à dix mois de prison ferme le mercredi 3 juillet à Moulins (Allier), a rapporté le journal La Montagne.

La justice l’a reconnu coupable des 28 chefs de prévention qui le visaient, notamment "travail dissimulé", "tromperie sur la marchandise" et "maltraitance d’animaux". L'agriculteur, propriétaire d'une petite centaine de vaches, de moutons et de poules, a interdiction d’exercer la profession d’éleveur ainsi que de vendre ses fromages sur les marchés. Il peut néanmoins conserver son cheptel.

En juin dernier, le tribunal correctionnel est revenu longuement sur les 28 chefs de prévention, à commencer par d’importants problèmes de compatibilité. Selon La Montagne, Alain a demandé de nombreux coups de main à son fils. Une aide qui ne peut être "de l’entraide familiale", a appuyé une inspectrice de l’Urssaf à l’audience. "Votre fils vient tous les jours à la ferme et travaille tous les dimanches matins. Et donc il doit être déclaré comme tout salarié. Je n’ai qu’un seul mois à 110 euros dans mes bases", a-t-elle ajouté.

Le candidat emblématique de L’Amour est de le pré a aussi été poursuivi et condamné pour "tromperie sur la marchandise". Si ses clients réguliers lui font confiance les yeux fermés, l’intervention de la répression des fraudes a pointé que le commerçant et agriculteur trompait ses clients sur "l’origine des denrées", d’après La Montagne.

Les œufs, par exemple, sont "un peu les siens, mais viennent surtout d’un collègue; les volailles sont d’un autre éleveur ou même d’une grosse plateforme agroalimentaire. Sur votre site Internet, vous faites croire que c’est la vente directe de volailles et de fromages." Un propos balayé par l’un des deux avocats d’Alain, Me Julien. "Il a fait faire son site, un site-type et ne l’a jamais vérifié", a-t-il assuré.

Côté hygiène, là aussi le bât blesse. Lors du dernier contrôle, les services vétérinaires ont relevé que des produits périmés "de plus de 21 ou 27 jours" ont été vendus. Le stand n’était notamment pas à température et la camionnette pas réfrigérée. "Au moment du contrôle, il faisait 11°C en extérieur alors que la conservation doit être de 0 à 8°C." Avec un risque important, la Listeria.

La justice s’est également intéressée à l’exploitation de l’agriculteur, évoquant des actes de maltraitance envers ses animaux. Dans sa ferme, les bovins n’ont "pas assez à manger en qualité", a relevé la Direction des services vétérinaires. L’eau n’est pas non plus à volonté. Selon La Montagne, l’éleveur leur amène des seaux deux fois par jour. Les bovins, eux, sont "mal hébergés" ainsi que les poules "qui pondent dans des endroits improbables, telle une épave de voiture".

"Mais, mes bêtes, je les aime, je fais tout pour elles, sept jours sur sept. Mes bovins ne sont pas maigres. J’ai laissé deux normandes au lait avec leur veau. Ce que vous dites me fait mal au cœur. Mais j’ai rien à dire, vous avez vos réponses", a déclaré l’éleveur, déjà condamné en mars 2022 à six mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans , rapporte La Montagne.

L’avocat d’Alain a plaidé "l'acharnement" devant la cour. "Mon client a fait l’objet d’un acharnement. Le traitement réservé par la justice est particulièrement sévère à son encontre", s’est insurgé son avocat, Me Gilles-Jean Portejoie, auprès du Parisien. Alain peut encore décidé de faire appel de sa condamnation.

Article original publié sur BFMTV.com