Pourquoi les allergies aux pollens sont moins violentes cette année

Depuis le début du printemps et du confinement en France, les allergies saisonnières aux pollens semblent moins d'actualité que les années précédentes.

Depuis le début du confinement, qui coïncide à peu de jours près avec le début du printemps, de nombreuses personnes allergiques aux pollens ressentent moins de symptômes que les années précédentes. Explications avec un spécialiste.

Si le confinement a apporté son lot d’inconvénients, il semblerait qu’il ait apporté un peu de répit pour de nombreuses personnes allergiques aux pollens. Depuis le début du printemps, les allergologues et les personnes habituellement très sensibles aux pollens ont remarqué une diminution des symptômes allergiques cette saison.

Pour Yves Magar, allergologue à l’hôpital Saint-Joseph à Paris, le confinement n’est pas étranger à cette diminution voire absence de symptômes chez les gens habituellement allergiques. “Le confinement limite l’exposition aux pollens. Le fait de ne pas sortir de chez soi et de ne pas être exposé dans la nature, les parcs et les jardins protège les personnes allergiques.”

La pollution joue son rôle

L’autre facteur important de la diminution de ces allergies est la pollution. Le confinement ayant grandement diminué la pollution dans l’atmosphère grâce à l’arrêt d’une grande partie de l’activité économique et à la baisse de la circulation automobile, les pollens sont moins agressifs que les années passées. “Depuis quelques années on s’est rendu compte que la pollution rend les pollens plus allergisants. Il y a un mécanisme d’exacerbation de l’allergénicité des pollens”, explique l’allergologue.

Mais attention à ne pas crier victoire trop vite car comme le rappelle Yves Magar, si nous finissons actuellement la saison des pollens pour les arbres comme les bouleaux, les hêtres ou les noisetiers en région parisienne, on démarre à la mi-mai jusqu’au mois de juillet la période des graminées. Il s’agit des pollens les plus courants que l’on retrouve dans l’herbe, le gazon ou les prairies.

Attendre les relevés polliniques de fin de saison

Pour l’allergologue de l’hôpital Saint-Joseph, malgré ces facteurs, il est tout de même difficile de tirer des enseignements de cette saison dès maintenant : “Quand on aura en fin de saison les relevés polliniques, on pourra les comparer à ceux des autres années et voir s’il y avait en effet moins de pollens dans l’atmosphère, parce que les symptômes dépendent de leur présence dans l’atmosphère.” Il est pour l’instant encore difficile d’évaluer tout cela, car comme l’explique le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA), “en raison du Covid-19, de nombreux sites de mesures des pollens et moisissures sont à l'arrêt en France”.

Yves Magar note tout de même qu’il y a eu moins de panique que les autres années mais que malgré cela, certaines personnes ont pu au contraire ressentir plus de symptômes car personne ne réagit de la même manière face aux allergies. “Les impressions individuelles sont toujours difficiles à expliquer”, conclut-il.

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