Allemagne : un infirmier tuait des patients par “ennui”

AFP - Carmen Jaspersen
Un infirmier, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en février pour le meurtre d'une trentaine de personnes par overdose, aurait en fait tué beaucoup plus de patients.
L’Allemand dit avoir tué des patients par “ennui”. Il est aujourd’hui impossible de dire combien de personnes sont mortes à cause de lui.
Des révélations lors de son incarcération
Tout commence en 2005, lorsque Niels H. est surpris par une collègue en train de faire une piqûre qui n'est pas prescrite à un patient, dans une clinique de Delmenhorst, dans le Nord de l'Allemagne. Cet agissement lui vaut une première condamnation à sept ans et demie de prison en 2008, pour tentative de meurtre.
Lors de son incarcération, il confesse auprès d'un détenu une cinquantaine d'homicides, entraînant l'ouverture de nouvelles investigations en janvier 2014, avant d'évoquer une trentaine de meurtres et une soixantaine de tentatives face au psychiatre qui l'examine fin 2014.
“Le nombre réel des victimes est bien plus élevé qu'on ne l'imaginait”
Au cours de son procès en février 2015, l'ancien infirmier de 39 ans reconnaît une trentaine de meurtres commis dans les hôpitaux par overdose. Il est condamné pour ces faits à la réclusion criminelle à perpétuité.
Mais aujourd'hui, l'enquête progresse et révèle de nombreuses autres morts suspectes dans l'entourage du quadragénaire. “Le nombre réel des victimes est bien plus élevé qu'on ne l'imaginait”, a reconnu Thomas Sander, le procureur d'Oldenburg. L’infirmier a fait de nouveaux aveux à la suite d’un poison retrouvé sur des corps exhumés.
il a en effet fallu exhumer plus d’une centaine de corps de personnes décédées dans les trois hôpitaux où il a travaillé entre 2000 et 2005. Des traces du médicament incriminé ainsi que d'un autre poison ont été retrouvées sur quelque 33 corps. Les enquêteurs poursuivent les recherches et étudient d'autres dossiers de décès suspects.
“L’ennui”
Niels H. entrait dans les chambres des malades, pendant la nuit pour leur injecter des médicaments pour insuffisance cardiaque. “La plupart du temps, je passais à l'acte d'une façon spontanée”, avait-il déclaré lors de son procès en 2015 à Oldenburg, en Basse-Saxe.
C'est “l'ennui” qui selon lui motivait ses actes. Il empoisonnait les patients pour pouvoir “passer à l'action” et montrer à ses collègues qu'il était suffisamment expérimenté pour les réanimer. Aujourd'hui il est incapable d'estimer le nombre de victimes de ses “expérimentations”.
Les enquêteurs estiment que l'infirmier assassin a pu tuer près de 200 personnes.