Allemagne: les sociaux-démocrates, les Verts et les libéraux concluent un accord de gouvernement

Deux mois après que le SPD a battu la coalition conservatrice CDU-CSU d'Angela Merkel lors des élections, un accord avec les sociaux-démocrates (SPD), les Verts et les libéraux du Free Democrats (FDP) installera le ministre des Finances sortant Olaf Scholz (SPD), 63 ans, comme chancelier. - Odd ANDERSEN / AFP
Deux mois après que le SPD a battu la coalition conservatrice CDU-CSU d'Angela Merkel lors des élections, un accord avec les sociaux-démocrates (SPD), les Verts et les libéraux du Free Democrats (FDP) installera le ministre des Finances sortant Olaf Scholz (SPD), 63 ans, comme chancelier. - Odd ANDERSEN / AFP

Outre-Rhin, on appelle ça une coalition "feu tricolore". Le Parti social-démocrate (rouge), le Parti libéral-démocrate (jaune) et Les Verts ont conclu un accord de gouvernement de coalition ce mercredi. Après seize années au pouvoir, Angela Merkel laissera sa place au social-démocrate Olaf Scholz, qui doit être investi chancelier début décembre.

En Allemagne, le chancelier est élu par les députés du Bundestag. Aucune formation n'ayant obtenu la majorité lors des dernières élections législatives, les partis doivent alors composer entre eux pour former un gouvernement. Deux mois après que les sociaux-démocrates du SPD ont battu la coalition conservatrice CDU-CSU d'Angela Merkel, une alliance inédite de trois partis va diriger le pays.

Négociations dans l'urgence

L'accord de coalition a été conclu plutôt rapidement pour des formations qui peuvent parfois avoir de grandes différences idéologiques. En effet, alors que les Verts et le SPD sont largement considérés comme des partenaires naturels au centre-gauche, le FDP est historiquement plus proche des conservateurs allemands. Lors des dernières élections législatives en 2017, il a fallu attendre près de six mois avant de trouver un accord pour la grande coalition droite-gauche d'Angela Merkel, paralysant alors la politique du pays.

Toutefois, aujourd'hui, le temps est plus pressant. L'Allemagne a rapidement besoin d'un nouveau gouvernement pour faire face à la cinquième vague de Covid-19 qui touche le pays. Signe d'une nervosité grandissante face à la flambée des contaminations, Angela Merkel a reçu ce mardi les responsables des partis de la future coalition "feu tricolore". Le lendemain donc, un accord était annoncé.

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Olaf Scholz doit ainsi être investi par les députés début décembre. Le SPD n'avait pas dirigé le pays depuis seize ans. Depuis la victoire de son parti aux élections, le social-démocrate a notamment accompagné Angela Merkel au G20 à Rome, où il s'est même entretenu informellement avec Joe Biden. L'homme de 63 ans est donc rodé, d'autant plus qu'il occupait déjà le rôle vice-chancelier et de ministre des Finances depuis 2018.

Les grandes lignes du mandat déjà tracées

Le nouveau contrat de coalition s'intitule "Oser plus de progrès. Alliance pour la liberté, la justice et la durabilité". Les trois partis s'engagent à moderniser l'Allemagne, notamment en rajeunissant ses infrastructures et, surtout, en prônant une accélération des mesures de protection de l'environnement. À cet égard, la coalition a déjà annoncé une sortie du charbon pour 2030.

Parmi les autres grandes lignes du programme de la nouvelle coalition: la légalisation du cannabis ou encore le retour à la rigueur budgétaire en 2023 après deux années marquées par la crise sanitaire. Toutefois, la coalition promet des moyens budgétaires "sans précédent" pour respecter les objectifs climatiques.

Un "super-ministère" du climat et de l'économie

Les noms des futurs ministres n'ont pas encore été dévoilés mais la répartition des portefeuilles se précise. Les libéraux du FDP, connus pour leur rigueur concernant les dépenses publiques, obtiennent le prestigieux ministère des Finances. Un "super-ministère" du climat et de l'économie sera attribué aux Verts, qui seront également à la tête de la diplomatie. Selon les médias locaux, Annalena Baerbock devrait devenir la première femme à la tête du ministère des Affaires étrangères, dans un gouvernement qui se veut paritaire.

Par ailleurs, la nouvelle coalition veut placer la défense d'une "Europe souveraine" au cœur de sa politique étrangère. Une "Europe souveraine est la clé et c'est un devoir pour notre politique étrangère", a déclaré le social-démocrate Olaf Scholz, qui veut "rendre possible cette Europe souveraine, la promouvoir et la faire progresser".

Article original publié sur BFMTV.com