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En Allemagne, le plan à 200 milliards d’euros du gouvernement Scholz arrive-t-il trop tard ?

“Vroum.” Au plus fort de la pandémie de Covid-19, le chancelier Olaf Scholz - alors ministre des Finances d’Angela Merkel - avait mimé le bruit d’un moteur qui démarre, pour annoncer la mise en œuvre d’un important plan de soutien économique pour faire face à la crise sanitaire. Selon Der Spiegel, il décrit désormais comme un “double vroum” le bouclier tarifaire qu’il entend créer pour atténuer les effets de la crise énergétique.

“La coalition ‘feu tricolore’ [sociaux-démocrates, Verts, libéraux] veut mobiliser jusqu’à 200 milliards d’euros d’ici le printemps 2024 afin de protéger les citoyens et les entreprises des conséquences de la crise des prix de l’énergie”, assure l’hebdomadaire de centre gauche. Grâce à un “frein au prix du gaz”, le dirigeant social-démocrate et son gouvernement proposent notamment de subventionner la consommation de cette source d’énergie jusqu’à un certain seuil.

Financé par de nouveaux crédits, ce plan de soutien exceptionnel doit s’ajouter aux 100 milliards d’euros déjà prévus pour soutenir l’économie. Pour rétablir le principe constitutionnel du frein à l’endettement, qui interdit à l’Allemagne de s’endetter à plus de 0,35 % du PIB, il ne sera pas intégré au budget régulier annuel du pays. Il fera partie du fonds de stabilisation de l’économie, créé pendant la pandémie de Covid-19 et réactivé pour l’occasion.

Une mesure jugée trop tardive

“Au premier abord, ce plan semble correspondre à ce que tout le monde demandait”, estime le journal munichois Focus. La lutte contre l’inflation est une préoccupation largement partagée outre-Rhin, où le taux d’inflation a atteint les 10 % en septembre. Et cette mesure, qui doit être détaillée à la mi-octobre, vise à augmenter le pouvoir d’achat des citoyens et à soutenir les milieux économiques.

Mais la machine allemande a mis du temps à démarrer, déplore Redaktionsnetzwerk Deutschland. Les appels à des mesures de soutien plus drastiques se faisaient déjà entendre depuis plusieurs semaines, dans un pays qui pourrait se retrouver confronté à une récession dès 2023, selon divers instituts économiques. “Le gouvernement joue la montre sur ce dossier, car cela fait maintenant quelque temps que la population est confrontée à la fin de la prospérité.”

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