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En Allemagne, des “passeurs de luxe” pour clients fortunés

Non loin de la frontière française, la petite ville allemande de Pirmasens est au cœur des débats sur l’immigration illégale. En 2016, un avocat, désigné sous le nom d’Ünal K. par le Spiegel, a proposé aux autorités de cette commune fortement endettée de transformer un ensemble de logements sociaux en “paradis de vacances pour Koweïtiens et Qataris en quête de repos”.

L’initiative les a tout de suite emballées. “De là, les touristes du Golfe auraient eu un accès privilégié aux plus belles villes d’Europe et auraient pu admirer depuis leur balcon les vertes frondaisons des forêts environnantes”, explique le journal de Hambourg. Ils ont rapidement donné leur accord pour la mise en œuvre du projet, baptisé “Happy Forest”.

Seulement voilà, plusieurs années après, aucun complexe de luxe n’avait vu le jour. À la place, Ünal K. est soupçonné par la justice d’avoir mis en place un système de boîtes postales et de logements fictifs, utilisé par de riches clients pour l’obtention de titres de séjour.

“Des sommes à cinq, voire six chiffres”

“Quand on entend parler de passeurs aux prises avec la justice, il s’agit le plus souvent de trafiquants qui entraînent des demandeurs d’asile dans de dangereuses traversées de la Méditerranée ou sur la route des Balkans, direction l’Allemagne”, explique le Spiegel.

Mais dans le pays d’outre-Rhin, des “passeurs de luxe” proposent aussi leurs services à des clientèles plus fortunées, prêtes à dépenser “des sommes à cinq, voire six chiffres” pour obtenir un visa. L’hebdomadaire estime que cela leur ouvre les portes de l’espace Schengen :

“Une virée à Paris pour faire du shopping, une visite à des proches en Belgique ou au Danemark, un séjour détente en Espagne, en Grèce ou en Italie… Tout cela devient alors possible, à n’importe quel moment.”

La police allemande enquête de plus en plus sur ces passeurs. Concrètement, ils créent de fausses entreprises et de faux logements, afin de fournir à leurs clients des preuves de résidence et des justificatifs d’embauche en Allemagne.

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