Allemagne: Olaf Scholz élu chancelier par le Bundestag

Olaf Scholz a été élu ce mercredi matin.  - John MACDOUGALL / AFP
Olaf Scholz a été élu ce mercredi matin. - John MACDOUGALL / AFP

Deux mois et demi après les élections en Allemagne, le social-démocrate Olaf Scholz a été élu ce mercredi chancelier par les députés, ramenant le centre-gauche au pouvoir et refermant définitivement les 16 années de l'ère Angela Merkel.

Soutenu par le SPD, les Verts et les Libéraux, Olaf Scholz, 63 ans, a reçu les suffrages de 395 des 736 députés du Bundestag, issu du scrutin du 26 septembre. 303 se sont prononcés contre et 6 se sont abstenus, lui permettant de devenir le neuvième chancelier de l'Allemagne d'après-guerre.

"Oui", a ensuite répondu Olaf Scholz à la présidente du Bundestag, Bärbel Bas, qui lui demandait s'il acceptait le résultat du vote. Le président de la République fédérale, Frank-Walter Steinmeier doit maintenant lui remettre son "acte de nomination", ce qui marquera alors le début officiel de son mandat. A la mi-journée enfin, il prêtera serment, avec son gouvernement, devant les députés.

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De longs applaudissements pour Angela Merkel

Son élection ne faisait aucun doute: son Parti social-démocrate (SPD), arrivé en tête aux législatives, dispose d'une confortable majorité (206 sièges), avec ses deux nouveaux partenaires de coalition, les Verts (118 sièges) et les libéraux du FDP (92).

Ce vote marque le retrait d'Angela Merkel à l'issue de quatre mandats qui, à neuf jours près, ne lui auront pas permis de battre le record de longévité détenu par Helmut Kohl (1982-1998).

Présente dans l'assemblée pour assister à l'élection de son successeur, elle a été longuement applaudie par les députés, la plupart debout, avant l'ouverture de la séance plénière. En réponse, Angela Merkel, masque médical sur le visage, les a salués de la main depuis la tribune d'honneur.

Le président français Emmanuel Macron a adressé via Twitter un "merci, chère Angela" à la dirigeante conservatrice pour "n'avoir jamais oublié les leçons de l'Histoire, d'avoir tant fait pour nous, avec nous, pour faire avancer l'Europe".

La dirigeante, qui a reçu des hommages en cascade ces dernières semaines, quittera définitivement la chancellerie après une cérémonie de passation des pouvoirs dans l'après-midi avec Olaf Scholz, son adversaire politique mais aussi, jeu des alliances oblige, son ministre des Finances et vice-chancelier ces quatre dernières années.

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Premier gouvernement paritaire de l'histoire allemande

Féministe convaincu, Olaf Scholz prendra à sa suite les rênes d'un gouvernement composé pour la première fois d'autant d'hommes que de femmes. Trois d'entre elles seront à la tête de ministères clés: les Affaires étrangères pour l'écologiste Annalena Baerbock, la Défense et l'Intérieur pour les deux sociales-démocrates Christine Lambrecht et Nancy Faeser. Inédit, le gouvernement le sera aussi dans sa composition politique. Il réunira en effet pour la première fois depuis les années 1950 trois partis: le SPD, les Verts et le Parti libéral-démocrate (FDP). Ces trois formations sont parvenues rapidement à s'accorder sur un programme qui fait la part belle à la protection du climat, la rigueur budgétaire et l'Europe. Christian Lindner, le dirigeant des libéraux et parangon de l'austérité budgétaire, doit d'ailleurs prendre la tête du puissant ministère des Finances.

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Obligation vaccinale

A peine installés dans leurs nouvelles fonctions, les ministres vont affronter une crise sanitaire d'une ampleur inégalée depuis l'apparition du Covid-19. La flambée épidémique a déjà poussé Berlin à un tour de vis drastique pour les non-vaccinés.

La stratégie du nouvel exécutif repose désormais sur une vaccination obligatoire souhaitée par Olaf Scholz et qui pourrait être adoptée en février ou mars. Le nouvel attelage risque toutefois de se heurter à la colère dans l'ex-RDA, région où l'extrême droite a ses fiefs et où une partie de la population se repaît de théories complotistes en rejetant la vaccination.

Et comme le veut la tradition, Olaf Scholz réservera sa première visite au président français Emmanuel Macron qui devrait le recevoir vendredi.

Article original publié sur BFMTV.com