Allemagne: Discussions pour relancer la formation d'une coalition

Les soutiens politiques d'Angela Merkel ont minimisé dimanche les rumeurs de crise concernant les négociations tripartites en cours pour mettre sur pied un gouvernement de coalition. /Photo prise le 20 octobre 2017/REUTERS/Dario Pignatelli

BERLIN (Reuters) - Les soutiens politiques d'Angela Merkel ont minimisé dimanche les rumeurs de crise concernant les négociations tripartites en cours pour mettre sur pied un gouvernement de coalition.

La chancelière qui négocie pour le bloc conservateur des chrétiens-démocrates (CDU) et des chrétiens-sociaux (CSU) arrivé en tête aux législatives du 24 septembre mais sans majorité absolue, devait rencontrer dimanche les responsables du Parti libéral-démocrate (FDP) et des Verts pour apaiser les tensions.

Les discussion exploratoires entre les trois partis jeudi n'ont pas permis de parvenir à un accord sur l'immigration et sur le climat après 11 heures de négociations.

Les discussions doivent se poursuivre lundi.

Selon le Bild am Sonntag, Angela Merkel va tenter de "sauver" les négociations en réunissant Horst Seehofer, le chef de file de la CSU, alliée en Bavière de la CDU, deux représentants des Verts et Christian Lindner, le président du FDP.

Le lieu de la rencontre n'a pas été précisé mais l'atmosphère est à l'orage, estime la presse allemande.

Volker Kauder, président du groupe CDU-CSU au Bundestag, la chambre basse du parlement, a déclaré à la chaîne de télévision ZDF que ce genre de rencontres n'étaient pas inhabituelles, même après la formation d'une coalition.

Il a fait valoir qu'il était important de faire la démonstration de la capacité des grands partis à gouverner, allusion claire au vote protestataire qui a fait entrer au Bundestag le parti d'extrême droite Alternative für Deutschland (AfD).

"Plus que de la position de chaque parti, il s'agit de construire la confiance dans la capacité des partis démocratiques à agir" a déclaré Volker Kauder.

L'ÉPREUVE DU TEMPS

Peter Altmaier, directeur de la Chancellerie et ministre des Finances par intérim, a déclaré à la chaîne de télévision ARD qu'un accord de coalition semblait actuellement plus sûr qu'il y a quelques semaines, mais que les compromis à trouver sur le climat et l'immigration devaient pouvoir passer l'épreuve du temps.

"Il nous faut un résultat qui soit dans l'intérêt du pays et qui dure quatre années", a-t-il souligné.

Les questions les plus épineuses sont celles de la fin de la production de charbon pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et l'instauration d'un plafond migratoire.

De nombreux conservateurs reprochent à Angela Merkel d'être responsable du revers électoral aux législatives - la CDU-CSU a perdu des sièges par rapport au scrutin de 2013 - en raison de sa politique jugée trop accueillante envers les réfugiés.

D'autres questions qui pourraient être au programme des discussions de lundi, comme les retraites et le droit du travail, pourraient se révéler moins clivantes.

CDU-CSU, Verts et PLD sont également proches d'un accord sur la gestion de la légalisation du cannabis qui serait vendu en pharmacie ou chez des distributeurs agréés, rapporte le quotidien Stuttgarter Zeitung.

Le député FDP Alexander Lambsdorff a déclaré que son parti et les Verts n'avaient "d'autre choix que de se parler" compte tenu des circonstances politiques.

Le Parti social-démocrate (SPD), allié avec la CDU-CSU dans la coalition sortante, a choisi d'être dans l'opposition pour la législature en cours.

(Andrea Shalal; Pierre Sérisier et Danielle Rouquié pour le service français)