Allemagne : une base de l'armée de l'air et une autre de l'Otan en alerte après de potentiels sabotages

Un trou a été découvert ce mercredi 14 août près de la clôture et de l'installation d'eau potable d'une base militaire de l'armée de l'air allemande qui apporte un soutien militaire à l'Ukraine. Une "tentative d'intrusion" a également eu lieu ce mardi soir dans une base allemande de l'Otan.

"Ces incidents montrent que nous devons rester vigilants". Des craintes de sabotage ont provoqué des alertes de sécurité ce mercredi 14 août sur deux bases militaires en Allemagne, l'une de l'armée de l'air nationale, la Luftwaffe, et une autre de l'Otan, ont annoncé les autorités.

"Nous avons réagi rapidement dans les deux endroits, fermé les accès, renforcé les contrôles, alerté les enquêteurs et ordonné des analyses de laboratoire" sur de possibles contaminations des sites, a déclaré le ministre de la Défense Boris Pistorius dans la soirée au magazine Der Spiegel.

"Le ou les auteurs n'ont pas pu être retrouvés", a-t-elle ajouté sur son compte X. "L'eau potable de la caserne est contrôlée par mesure de sécurité", a souligné l'armée allemande, ajoutant que la caserne fermée aux entrées et aux sorties dans la matinée avait été ensuite rouverte.

Un porte-parole a confirmé au quotidien britannique Guardian que "des anomalies dans l'eau ont été signalées", sans donner plus de détails. À Berlin, un porte-parole du ministère de la Défense a estimé que cette intrusion présumée "suscitait des soupçons de sabotage".

Au total, 4 300 soldats et 1 200 employés civils sont actifs sur cette base considérée comme essentielle dans le soutien militaire allemand à l'Ukraine. Elle abrite plusieurs postes de commandement ainsi que des bureaux militaires et civils de l'armée allemande.

En parallèle, l'Otan a fait savoir que sur sa base aérienne de Geilenkirchen, où sont basés des avions de reconnaissance AWACS, une "tentative d'intrusion" a eu lieu ce mardi soir, sans qu'un lien entre les deux affaires n'ait été établi.

"L'incident fait l'objet d'une enquête" de la police civile. Comme il est d'usage à la suite d'un tel incident, la base a procédé à une inspection complète de l'installation et des personnes qui s'y trouvaient", a ajouté l'Otan dans un communiqué. "Cette opération s'est déroulée avec succès", a-t-elle poursuivi.

L'Alliance atlantique précise avoir également procédé, après l'incident de Cologne, à des vérifications de l'approvisionnement en eau sur cette base, elle aussi située aussi dans l'ouest de l'Allemagne, près des Pays-Bas et de la Belgique.

L'organisation assure "ne pas avoir d'inquiétude quant à la sécurité de l'approvisionnement" de la base de Geilenkirchen "qui continue de fonctionner normalement".

Le président de la commission de la Défense de la chambre des députés allemands, Marcus Faber, a pointé du doigt le président russe Vladimir Poutine en tant que possible commanditaire de ces deux tentatives supposées de sabotage.

"On peut imaginer qu'un acteur de premier plan veuille montrer ses capacités de sabotage. Celui qui a le plus grand intérêt à cela, c'est Poutine", a dit Marcus Faber au quotidien allemand Bild.

L'expert pour les questions de sécurité du parti écologiste allemand, membre de la coalition gouvernementale, Konstantin von Notz, a appelé à prendre ces alertes avec "le plus grand sérieux".

"Elles surviennent dans un contexte quotidien de situations dangereuses avec des vols de drones au-dessus de casernes, de projets d'assassinats de dirigeants d'entreprises et l'arrestation de suspects par la justice", a-t-il au Spiegel.

Il faisait référence à la fois à l'interpellation en avril en Allemagne de deux Germano-Russes, soupçonnés d'avoir planifié des actes de sabotage contre des installations militaires américaines dans le pays, et à des informations récentes de presse faisant état d'un projet d'assassinat déjoué contre le patron du groupe allemand Rheinmetall, qui fournit de l'armement à l'Ukraine.

Article original publié sur BFMTV.com