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Alimentation : une nouvelle raison de manger moins salé

Alimentation : une nouvelle raison de manger moins salé

En plus de favoriser la tension artérielle et l’apparition de maladies cardiovasculaires, l’excès de sel pourrait rendre l’organisme plus vulnérable face à certaines infections.

Plats préparés, charcuterie, biscuits apéritifs, les Français mangent trop salé. Alors que l’Organisation mondiale de la Santé recommande une consommation maximale de 5 grammes par jour, la réalité est bien différente. La consommation quotidienne se situe plutôt entre 9 et 12 grammes. C’est quasiment deux fois l’apport maximum recommandé. Si une alimentation riche en sel contribue à l’augmentation de la tension artérielle et favorise l’apparition de maladie cardiovasculaire, il semblerait que ce ne soit pas le seul souci. Une étude, réalisée par des chercheurs de l’université de Bonn, pointe un nouvel effet indésirable du sel. Ce dernier pourrait affaiblir le système immunitaire et le rendre ainsi davantage vulnérable face aux infections bactériennes. Les conclusions de cette étude ont été publiées dans la revue Science Translational Medicine et relayée en France par Futura Sciences.

Les scientifiques ont constaté que des souris nourries avec un régime riche en sel souffraient d’infections bactériennes plus graves que leurs congénères. De même, les participants à cette étude ayant consommé quotidiennement six grammes de sel ont également montré des déficits immunitaires. “Nous avons maintenant pu prouver pour la première fois qu'une consommation excessive de sel affaiblit également de manière significative un bras important du système immunitaire”, assure le professeur Christian Kurts de l'Institut d'immunologie expérimentale de l'Université de Bonn cité par Science Daily.

Une efficacité sur les maladies de peau

Des résultats étonnants comme l’explique Science Daily. En effet, de précédentes études pointaient l’inverse en affirmant qu’une alimentation riche en sel permettait de réduire des maladies de peau parasitaire. Si ces conclusions concernent la peau, elles ne sont donc pas à élargir au reste de l’organisme. “Nos résultats montrent que cette généralisation n'est pas exacte”, nuance Katarzyna Jobin, auteur principal de l'étude. En effet, les scientifiques expliquent que le corps maintient la concentration de sel dans le sang. Sinon, des processus biologiques seraient lourdement altérés. Une exception toutefois : la peau. “Elle fonctionne comme un réservoir de sel du corps. C'est pourquoi l'apport supplémentaire de chlorure de sodium fonctionne pour certaines maladies cutanées”, détaille l’étude.

Le sel en excès dans le corps humain est lui filtré par les reins et éliminé dans les urines. Comme l’explique Futura Sciences, la médullaire rénale (capable responsable de maintenir l’équilibre eau/sel) engendre une accumulation de glucocorticoïdes quand la consommation de sel s’avère excessive. Eux peuvent ensuite inhiber l’action des granulocytes : des cellules immunitaires. “Nous avons pu le montrer chez des souris atteintes d'une infection à listeria. Nous avions auparavant mis certains d'entre eux sur un régime riche en sel. Dans la rate et le foie de ces animaux, nous avons compté 100 à 1 000 fois le nombre de pathogènes”, rapporte le Dr Jobin.

Eux peuvent ensuite inhiber l’action des granulocytes: des cellules immunitaires. “Nous avons pu le montrer chez des souris atteintes d'une infection à listeria. Nous avions auparavant mis certains d'entre eux sur un régime riche en sel. Dans la rate et le foie de ces animaux, nous avons compté 100 à 1 000 fois le nombre de pathogènes”, rapporte le Dr Jobin.

Un lien avec le coronavirus ?

Chez les hommes, le constat est également alarmant. “Nous avons examiné des volontaires qui consommaient six grammes de sel en plus de leur apport quotidien. C'est à peu près la quantité contenue dans deux plats de restauration rapide, à savoir deux hamburgers et deux portions de frites”, explique le Pr Kurts cité par Science Daily.

Ces résultats peuvent-ils être mis en application dans l’épidémie de coronavirus ? Interrogé par FoodNavigator, le Pr Kurts estime qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions à ce sujet. Pour le moment, aucune étude spécifique au coronavirus n’a été réalisée.