Ali Bongo sème à tout-va la fortune de papa

Le président du Gabon, Ali Bongo, à Libreville, en février.

Le successeur d'Omar Bongo et actuel chef de l'Etat gabonais veut donner sa part d'héritage à la «jeunesse gabonaise». Scepticisme à Libreville, où l'on s'interroge sur les motivations du Président qui entend se représenter l'an prochain.

Est-ce une plaisanterie ? Une farce ? Un canular ? Il semble que non et qu’Ali Bongo a bien pris la décision de donner à «la jeunesse gabonaise toute sa part de l’héritage» de son père et prédécesseur à la tête du Gabon, Omar Bongo. Avant d’ajouter, au nom de ses frères et sœurs, que seraient aussi donnés à l’Etat les hôtels particuliers parisiens.

Là, disons qu’Ali Bongo avance un peu vite en besogne, vu que la succession compte 53 bénéficiaires qui ont dû s’étouffer de rage. C’est à se demander si la désobéissance n’a pas pris le pouvoir à Libreville. Car cette décision pour le moins étonnante agite toute la capitale qui se demande quelle mouche a piqué le chef de l’Etat.

Assis sur un tas d’or

Omar Bongo, décédé en 2009 après plus de quarante ans à la tête du pays, était assis sur un tas d’or. La justice française a d’ailleurs lancé une enquête en 2007 à la suite d’une plainte d’ONG contre lui et quatre chefs d’Etat africains.

Pour Marc Ona Essangui, leader d’une ONG anticorruption, cette décision revient à reconnaître implicitement que les biens légués par Omar Bongo étaient effectivement «mal acquis», la décision de son fils s’apparentant «en fait à une tentative de restitution».

Si on suit Ali Bongo, sa décision mijotait sur un fourneau, et c’est il y a trois jours qu’il a servi la soupe merveilleuse à son peuple : «Je donne tout.» C’est beau. Le président gabonais prétend agir en tant que l’un des deux légataires universels – avec sa sœur Pascaline – d’une succession à ce jour non réglée. C’est assez dire que la soupe merveilleuse risque de refroidir et que le legs promis à «la jeunesse gabonaise» n’est pas près d’être redistribué.

Conte gabonais

En conséquence, les règlements de compte sont au menu des mois (...)

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