Ali Baddou : "Le dimanche, j'aime être à contretemps"

À l'heure où certains rentrent de soirées tardives, où beaucoup glissent encore vers la grasse matinée, Ali Baddou saute dans son jean : lever à l'aube, 7 heures. L'enceinte du salon diffuse du rock et du disco funk à un ­volume frôlant l'incident de voisinage. "Sinon je ne me réveille pas", plaide le présentateur, la voix teintée d'une convenable contrition mais le regard parfaitement impénitent. On ne part pas animer l'un des plus grands rendez-vous politiques du week-end – Questions politiques, à midi sur France Inter – à moitié dans le coaltar.

Première récompense pour le lève-tôt de 46 ans : la traversée d'un Paris désert à vélo. ­Direction la Maison de la radio, sur l'autel de laquelle il sacrifie ses dimanches – de bonne grâce, assure-t‑il. "On pourrait se dire qu'on est en train de rater quelque chose d'important de la vie de famille, tout ça. Mais il y a un côté que j'adore à travailler ce jour-là : j'aime être à contretemps, en décalé. C'est l'heure du poulet rôti, et nous on asticote les politiques !" Plus de 1,5 million d'auditeurs au pic de la saison dernière : Ali Baddou ne cache pas son plaisir, ni sa fierté, en pleine crise de défiance citoyenne à l'égard de la parole publique. "Je ne sais pas pourquoi, le dimanche y est propice. Il faut croire que le discours politique accompagne bien le poulet rôti !"

Lui qui dit fuir la "petite phrase" pour chercher le "débat d'idées" et le "projet de société" se reconnaît passionné par les enjeux politiques, mais il se rê...


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